EN (GRANDE) MAJORITÉ - Un sondage OpinionWay pour "Les Echos" table sur une majorité encore plus écrasante pour la République en marche que ne le laissait supposer les projections du premier tour.
Le chiffre ne va pas rassurer les opposants d'Emmanuel Macron qui, à longueur d'interviews, tentent d'infléchir ce comportement des électeurs et le débarquement par centaines de députés de la République en marche (mais aussi du MoDem). En effet, une étude menée par OpinionWay pour Les Echos et publiée ce jeudi 15 juin prévoit que les élus du Palais Bourbon pro-Macron pourraient être entre 440 et 470, dont une cinquantaine pour le MoDem de François Bayrou.
Pas de remobilisation contre la REM
Chez les partis concurrents, c'est une Berezina qui s'annonce. Déjà dans l'opposition depuis cinq ans, l'alliance UDI/Les Républicains pourraient perdre plus de 100 députés. Des 226 qui siégeaient dans l'opposition jusqu'à présent, on pourrait passer à 70-90 députés, dont une poignée de centristes, l'UDI n'étant même pas sûr, alors, d'avoir un groupe à l'Assemblée.
Une problématique qui se pose également pour la France insoumise. Le jeune mouvement, qui pouvait compter sur Jean-Luc Mélenchon pour incarner sa dynamique lors de la présidentielle, a égaré une partie de voix aux législatives et se voit promettre 5 à 15 députés.
Grâce au fait que les investitures d'En marche ont parfois épargné certains cadres Macron-compatible en ne présentant pas de marcheurs contre eux, le PS s'en sort mieux, avec une fourchette de 20 à 30 élus. Le FN, quant à lui, se voit promettre entre un et cinq élus. OpinionWay anticipe également une abstention encore plus élevée qu'au 1er tour, avec seulement 46% de participation.
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Pas de raz-de-marée dans les urnes, mais à l'Assemblée...
Un chiffre qui accentue les projections du 1er tour, mais viendrait conclure logiquement la séquence politique au soir du second tour de l'élection présidentielle. Elu avec 66% des voix, mais ayant réuni 24% des voix (dont une partie ayant déserté les rangs de la gauche de peur de devoir subir un second tour Fillon/Le Pen), Emmanuel Macron a réussi, sur ses premières semaines de mandat, à garder relativement mobilisé son électorat, quand celui de ses concurrents s'effondrait. Sans compter qu'il peut compter sur une dynamique électorale qui donne mécaniquement un avantage au parti du président élu.
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En conséquence de quoi, qu'importe si l'abstention monstre constatée au premier tour des élections législatives vient relativiser l'idée d'un assentiment généralisé pour le Président, comme s'en réjouissait Gérard Collomb au moment de commenter les résultats. C'est bien sur une Assemblée nationale dévouée qu'il pourra compter pour mener comme il l'entend ses réformes. Inexpérimentée, certes, mais dévouée.
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