Trop de FN sur BFMTV : le CSA rappelle à l'ordre la chaîne

Publié le 19 mars 2014 à 19h26
Trop de FN sur BFMTV : le CSA rappelle à l'ordre la chaîne

POLEMIQUE – Après avoir examiné les temps de parole des partis politiques sur les trois chaînes d'information continue, le CSA a décidé mercredi de rappeler à l'ordre BFMTV. Les sages dénoncent notamment la surreprésentation du Front national.

Le FN, invité vedette de BFMTV ? Selon les derniers chiffres publiés mercredi par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), la chaîne donne trop de place aux représentants frontistes et ce, au détriment des autres partis politiques. Après avoir examiné les temps de parole des partis politiques sur les trois chaînes d'information continue (BFMTV, LCI et I-Télé), le CSA a décidé mercredi de rappeler à l'ordre la chaîne du groupe NextRadioTV.

"Le Conseil a relevé que le traitement de l’actualité électorale au niveau national est caractérisé par le faible accès à l’antenne des représentants de l’UMP et du parti socialiste ainsi que par la persistance de la surreprésentation du Front national", déclare l'institution dans un communiqué . Et d'ajouter : "Celle-ci est de nature à s’accentuer du fait de la présence à l’antenne ce jour-même (mercredi, ndlr), pendant plus de vingt minutes, du président d’honneur du Front national, M. Jean-Marie Le Pen".

La cause ? Les "candidats malgré eux" du FN

Selon les derniers décomptes du CSA publiés mercredi , 43,23% du temps de parole, soit 33 minutes, ont été accordés au Front national sur BFMTV entre le 10 février et le 14 mars 2014. Un chiffre particulièrement important au regard du ratio accordé au mouvement d'extrême droite par les autres chaînes d'information en continu : 21,30 % (21 minutes) pour I-Télé et 14,87% (14 minutes) pour LCI. Alors le parti de Marine Le Pen est-il chouchouté par BFMTV ? Pas si simple.

Interrogé par Le Monde , le directeur de la rédaction de BFMTV, Hervé Béroud, s'était déjà expliqué mardi alors que la chaîne était critiquée pour les chiffres concernant la période du 10 février au 7 mars. "Ces 23 minutes correspondent à un seul sujet : celui des 'candidats malgré eux' du Front national." En effet, le 7 mars, la chaîne du groupe NextRadioTV avait relaté l'histoire, largement relayée ailleurs, de plusieurs candidats estimant être présents sur des listes FN contre leur volonté. "Dans ce cadre, nous avons eu, dans la journée, Marine Le Pen et Florian Philippot, pour les faire réagir", précisait Hervé Béroud. Et d'ajouter : "Notre couverture locale montre que nous respectons l'équilibre. Au plan local, nous avons ainsi consacré 2h47 aux listes PS, 2h30 aux listes UMP et 54 minutes aux listes FN."

L'UMP sur i-Télé et le PS sur LCI

La subtilité a ici son importance. En effet, dans ses décomptes, le CSA divise le temps de parole en deux catégories : selon que les représentants d'un parti politique s'expriment sur des enjeux nationaux ou sur des thématiques locales. Or, BFMTV serait certes en déséquilibre en ce qui concerne la partie "politique nationale", mais elle n'est pas la seule. Si le FN est effectivement le parti le plus exposé sur la chaîne entre le 10 février et le 14 mars, le temps de parole de l'UMP est, lui, de 32,64% sur i-Télé. Quant à celui du PS, il caracole à 39,94% sur LCI. Pourquoi n'ont-elles pas été, elles aussi, rappelées à l'ordre ? "Leurs temps de parole sont plus faciles à renverser", justifie en off un membre du CSA à metronews.

Elles ont jusqu'au 21 mars pour rééquilibrer ces temps de parole et s'assurer que l'équité soit respectée. "Les éditeurs de chaînes doivent aboutir à l'équilibre au terme des six semaines de campagne, rappelle au Monde Francine Mariani-Ducray, membre du CSA en charge du groupe de travail sur le pluralisme. Le CSA procédera aux vérifications définitives à l'issue de cette période." Et pourra, éventuellement, dégainer toute sa panoplie de sanctions.


La rédaction de TF1info

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