Emmanuel Macron : que pensent les profs de son programme pour l'école ?

Léa Bons et Erinna Fourny
Publié le 3 mai 2017 à 23h11
Emmanuel Macron : que pensent les profs de son programme pour l'école ?

ÉLÉMENTAIRE - Pour la troisième année consécutive, l'Éducation nationale reste le premier budget de l'Etat. Mais que prévoit le candidat d’En Marche, qualifié pour second tour de la présidentielle pour réformer le système éducatif ? Son projet convainc-t-il ?LCI est parti à la rencontre des principaux concernés.

Emmanuel Macron affirme que l’école primaire est une priorité de son programme mais que souhaite faire le vainqueur du premier tour de la présidentielle pour le réformer ? Son projet est-il applicable ? Est-il bien accueilli par la profession ? LCI est parti à la rencontre de ceux qui sont directement concernés.

Lire, écrire et compter

L'objectif fixé par Emmanuel Macron : l’acquisition des fondamentaux en maternelle et en primaire, "afin que tous sachent lire, écrire et compter" en arrivant en 6ème. Pour cela, l’ancien ministre de l’Economie propose de diviser par deux le nombre d’élèves en CP et en CE1 dans les réseaux d’éducation prioritaire. Selon son programme, il s’agirait de la "mesure la plus importante" en la matière, "depuis la création des ZEP, en 1981".

Pour Jean-Rémi Girard, vice-président de la Confédération Syndicale de l'Education Nationale (CSEN), du syndicat national du lycée et du collège (SNALC) et de la Fédération Générale Autonome des Fonctionnaires (FGAF), cette réforme "va dans le bon sens" étant donné les difficultés que rencontrent les classes de CP. Pour Arielle, professeure des écoles dans une primaire parisienne, la diminution d’effectif est une réclamation de longue date des enseignants. Une mesure qui plait aussi aux parents d’élèves à condition de ne pas défavoriser les écoles qui ne font pas parties du réseau d’éducation prioritaire. 

Des bénévoles à l’école

Pour palier le manque de professeurs, Emmanuel Macron souhaite recruter près de 4000 enseignants et réorienter 6000 à 10.000 postes, sur les 60.000 créés au cours du quinquennat Hollande. Pour les aider, le candidat souhaite faire appel à des bénévoles et des jeunes issus du service civique. Un soutien qui paraît improbable à Jean-Rémi Girard. Une vieille rengaine qui revient souvent dans les programmes des candidats à la présidentielle mais qui n’a jamais été vraiment appliquée, selon lui. Quant à Arielle, son inquiétude porte plutôt sur la formation.

Le programme d'Emmanuel Macron prévoit que les professeurs affectés en Réseau d’éducation prioritaire aient au minimum 3 ans d’expérience et qu'ils reçoivent une prime annuelle de 3000 euros. Si les professionnels ne sont pas contre cette dernière, la question des trois ans d'expérience inquiète quelque peu. Pour Jean-Rémi Girard, cela risque de "casser complètement le système de mutation" pour les personnes concernées ayant déjà des demandes de changement concernant leurs affectations. 

Revenir sur la réforme des rythmes scolaires

Le maître mot du candidat : des établissements scolaires plus autonomes. Il reviendra notamment sur la réforme de 2013 des rythmes scolaires de Najat Vallaud Belkacem, actuelle ministre de l’Education nationale, pour permettre aux écoles élémentaires d’organiser le temps périscolaire sans contrainte. 

Bon nombre de professionnels demande l'abrogation des rythmes scolaires, aussi "un retour en arrière" ne serait pas de refus pour Arielle, professeure de CP. Quant au syndicaliste Jean-Rémi Girard, pour une réforme qui est déjà très critiquée, c'est un cadrage national qui serait plutôt nécessaire.

Si certaines des réformes concernant l’école primaire d’Emmanuel Macron semblent difficiles à mettre en place, sans être révolutionnaires, son programme est plutôt bien accueilli par la profession. Une chose est sûre, le 7 mai prochain, c’est par les urnes que les Français décideront du futur de leurs enfants. 

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Léa Bons et Erinna Fourny

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