MESSES BASSES - Au cours d'une conversation discrètement captée par l'agence Line Press, le vice-président du FN et l'ancien ministre, qui avait salué la réforme des retraites promise par le candidat, ont échangé des mots peu amènes à son égard, le 31 mars, alors qu'ils se croisaient à la Foire du Trône.
Lieu : la Foire du Trône. Date : 31 mars 2017. Personnages principaux : le vice-président du Front national, Florian Philippot, l'ancien candidat à la présidentielle Alain Madelin et l'acteur Franck Delapersonne, néo-soutien de Marine Le Pen et candidat aux législatives en Picardie face à un certain François Ruffin. Objet de la discussion : Emmanuel Macron, concurrent de Marine Le Pen pour l'accession à l'Elysée et, accessoirement, au programme partiellement salué par... Alain Madelin.
L'ancien patron de Démocratie libérale et le député européen y sont filmés à leur insu par la caméra de l'agence Line Press, alors qu'ils devisent du candidat d'En Marche !. On pourrait imaginer le ton assez serré, Alain Madelin, libéral revendiqué, ayant salué le programme sur les retraites d'Emmanuel Macron, tandis que Florian Philippot joue à fond la carte de l'antilibéralisme. Mais pas du tout. La discussion (à revoir à partir de 13'30) est cordiale et, si on ne peut en capter tous les tenants et aboutissants, pas tendre pour Emmanuel Macron.
De la part de Florian Philippot comme de la part d'Alain Madelin. L'ancien ministre de Jacques Chirac juge assez durement le candidat marcheur, qu'il compare à François Bayrou (qui n'est pourtant "pas un ami") :
On ne sent ni les racines ni l'épaisseur, chez Macron
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Du petit lait pour Florian Philippot, qui enchaîne : "Macron, on sent que c'est du one shot. [...] 'Si ça ne marche pas, je fais autre chose.' Il n'y a pas d'attachement viscéral, il n'y a pas d'engagement." En face, Alain Madelin enfonce, jugeant ainsi le parcours de celui qu'on croyait être son candidat favori - sans qu'on sache bien si c'est de l'admiration ou autre chose -, de la création d'En Marche ! à sa candidature en passant par sa démission du gouvernement :
Ce qu'il a fait, il l'a fait réellement par inconscience. C'était une tâche impossible, ce qu'il a fait.
En face, Florian Philippot remet une pièce dans la machine "Emmanuel Macron candidat des médias" : "T'allumes la télé, la radio, il est partout." Alain Madelin acquiesce :
Mais il est dans le vent, ben oui, c'est comme ça, il y a des périodes comme ça.
"Normalement, avec ses soutiens, il devrait être à 40% [ndlr, dans les sondages, où il vient d'être pointé à 23%]. Nous, on aurait ses soutiens, on serait à 60%", peste Florian Philippot. Réponse finale les 23 avril et le 7 mai.