Révélations du "Canard" : le parquet de Brest épargne Richard Ferrand

par Antoine RONDEL
Publié le 26 mai 2017 à 21h41, mis à jour le 1 juin 2017 à 11h02
Révélations du "Canard" : le parquet de Brest épargne Richard Ferrand

RESPIRATION - Le parquet de Brest a décidé de ne pas ouvrir d'enquête préliminaire, suite aux révélations du "Canard enchaîné" sur une opération immobilière datant de 2011, impliquant les Mutuelles de Bretagne, dirigées par Edouard Ferrand, et sa compagne Sandrine Doucen.

Ce sera bien le suffrage universel qui sera "le juge de paix" pour Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires dans la tourmente après que Le Canard enchaîné a révélé l'opération immobilière qui les impliquaient, lui et sa compagne. En effet, après le parquet national financier (qui n'avait aucune raison de se saisir), c'est au tour du parquet de Brest de conclure "qu'aucun des faits relatés n'est susceptible de relever d'une ou plusieurs qualifications pénales permettant d'ouvrir une enquête préliminaire".

Le Palmipède avait en effet révélé que les Mutuelles de Bretagne, dirigées par ce fidèle d'Emmanuel Macron, avaient loué des locaux à une société immobilière gérée par Sandrine Doucen, la compagne du ministre. Une décision prise en toute connaissance de cause, à des prix conformes à ceux du marché, mais qui portait sur des locaux qui n'avaient pas encore été achetés par la compagne du ministre. 

Des législatives en juge de paix

Depuis les révélations, le camp de Richard Ferrand s'était répandu dans la presse pour rappeler la légalité de la manoeuvre. L'intéressé lui-même a exclu à plusieurs reprises de démissionner. Edouard Philippe a fait de même pour défendre son ministre. Dernière intervention en date ce vendredi à Paris, en campagne pour un autre ministre candidat, le secrétaire d'Etat Mounir Mahjoubi : "Il n'y a donc pas une affaire, il y a un débat. Ce débat, il est politique et il sera tranché par ceux qui sont les plus à mêmes et les mieux à même de trancher les débats politiques, qui sont les électeurs et les citoyens français". 

Une défense prudente, qui laisse aux citoyens du Finistère (le département d'origine de Richard Ferrand) le soin d'opérer ou pas le limogeage du ministre. En effet, comme le veut la tradition républicaine, Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont expliqué que tout ministre défait aux élections législatives ne pourrait conserver son poste au gouvernement. Mais les mots du Premier ministre laissent aussi entendre que le débat sur cette opération a lieu d'être et qu'il n'est pas exempt d'une faute "politique". Difficile de ne pas faire le rapprochement avec le projet de loi sur la moralisation de la vie publique porté par son ministre de la Justice François Bayrou...

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Antoine RONDEL

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