Joggeur mort en Bretagne : des associations s'interrogent sur le rôle des algues vertes

Publié le 13 septembre 2016 à 0h15
Joggeur mort en Bretagne : des associations s'interrogent sur le rôle des algues vertes
Source : AFP

MORT SUSPECTE ? - La mort d'un joggeur jeudi dans la vase, à l'embouchure du Gouessant, à Hillion, près de Saint-Brieuc, relance les interrogations sur une éventuelle responsabilité des algues vertes. Des associations s'interrogent mais le parquet écarte cette hypothèse.

Le drame s'est produit dans le secteur où 36 sangliers avaient été retrouvés morts à l'été 2011, à un moment où les dépôts d'algues vertes étaient importants dans cette zone. Un rapport de l'Anses avait mis en avant les fortes présomptions quant aux émissions d'hydrogène sulfuré (H2S) provenant de ces algues en décomposition. Depuis, ces dépôts sont moins importants. Officiellement, ils  sont rapidement enlevés pour éviter tout danger car l'algue verte n'est aucunement dangereuse quand elle est fraîche.

Pourtant, un joggeur de 50 ans est décédé au même endroit que les sangliers, envasé jusqu'à la taille.  Le quinquagénaire courait régulièrement dans ce secteur, proche de son domicile. Jeudi soir, il se serait "envasé en essayant de sauver son chien. Il a dû faire un effort physique, venant après son effort sportif, et il a eu un arrêt cardiaque", a indiqué le parquet, s'appuyant sur l'enquête diligentée par la gendarmerie, ainsi que sur les observations des pompiers et du Samu. 

Aucun doute pour le parquet quant à l'origine du décès

"Aucun doute", donc, pour le parquet quant à l'origine du décès. Et en l'absence d'obstacle médico-légal, le corps a été remis à la famille. Deux associations de défense de l'environnement ne l'entendent pas ainsi.  Dans une lettre ouverte adressée lundi au procureur, elles reprochent aux autorités de n'avoir pas pratiqué d'analyses permettant d'éclaircir davantage les causes de ce décès.  "L'absence d'autopsie et le refus manifeste de fait de toute enquête sur les causes de la mort de la victime nous apparaissent incompréhensibles",  écrivent Sauvegarde du Trégor et Halte aux marées vertes.

Les deux associations, qui avaient également suivi de près l'affaire des sangliers, ont effectué des relevés sur les lieux samedi. Elles y ont notamment mesuré un dégagement d'hydrogène sulfuré à une "concentration allant jusqu'à 360 ppm (parties par million). "A ce niveau,  on est dans une situation où le malaise peut être réel et assez rapide. Et quand la personne ne peut se dégager rapidement, elle va perdre connaissance, tout en continuant à inhaler ce gaz dangereux",  selon Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor. Dans le cas présent, "il y a donc au minimum un doute", souligne-t-il. 

VIDEO. Les algues vertes envahissent les côtes bretonnes

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Virginie FAUROUX

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