"Anacrim" : quel est ce logiciel qui a permis de relancer l’affaire du petit Grégory ?

par Tiphaine PAUCOT-LANDELLE
Publié le 15 juin 2017 à 9h55, mis à jour le 16 juin 2017 à 11h59

Source : JT 20h Semaine

ENQUÊTE – Trente-deux ans après la mort du petit Gregory Villemin, trois personnes ont été interpellées puis placées en garde à vue, un rebondissement dans l’enquête rendu possible grâce à un logicie informatique : l’"AnaCrim".

Depuis trente-deux ans, l’affaire du petit Grégory est régulièrement relancée, notamment grâce aux avancées technologiques. Les nouvelles auditions de mercredi ont été guidées par "AnaCrim", le logiciel du Service central du renseignement criminel (SCRC) et des sections de recherche de gendarmerie. 

L’"AnaCrim" est utilisé par les gendarmes dans le cadre d’affaires criminelles complexes jamais résolues. Les agents formés "AnaCrim" ne travaillent que sur une affaire, ce qui leur permet d’être le plus concentrés possible, car le logiciel concentre tous les éléments et les indices d’une enquête : les noms, les lieux concernés, les photos, mais aussi l’emploi du temps à la minute près des témoins entendus. Une fois retranscrits dans la base de données, les éléments sont réorganisés chronologiquement par le logiciel.

Une aide indispensable

Cette technologie permet de mettre en relation d’infimes éléments, d’analyser des incohérences et d’émettre de nouvelles hypothèses. "Ce logiciel permet de préparer des stratégies d’audition de témoins, d’exploiter toutes les pistes et de les prioriser", explique le colonel Didier Berger, chef du Bureau des affaires criminelles (BAC) au Parisien. Si l’"AnaCrim" ne remplace pas l’enquêteur, il l’aide surtout à ne pas se noyer dans la masse d’informations récoltées dans ces affaires qui s’étalent souvent sur plusieurs dizaines d’années. "Tous les grands services d'enquête européens se sont dotés de ce type d'outil et notamment Europol", précise-t-il.

L’enquête a été rouverte à plusieurs reprises pour tenter de mettre en lumière de nouveaux éléments grâce au développement des technologies. Mais l'avocat de Marie-Ange Laroche (veuve de Bernard Laroche, le premier suspect assassiné par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory), Me Gérard Welzer, a appelé à la prudence sur LCI. " Si on trouve la vérité, ce serait très bien et génial. Mais depuis 34 ans, on nous l'annonce". 

Me Gérard Welzer, avocat de Marie-Ange Laroche, appelle à la prudence après les avancées dans l'enquête sur le petit GrégorySource : Sujet JT LCI
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Mercredi, les grands-parents du petit Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans une rivière vosgienne le 16 octobre 1984, ont été entendus par les gendarmes de la section de recherche de Dijon avant d’être relâchés. Ce n’est en revanche pas le cas des trois autres personnes interpellées, l’oncle et la tante du père de l’enfant, Jean-Marie Villemin, ainsi que la tante de ce dernier, qui ont été placées en garde à vue pour des faits de "complicité d’assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d’empêcher un crime". 


Tiphaine PAUCOT-LANDELLE

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