Avec le démantèlement de la "jungle" de Calais, les migrants vont-ils tenter de gagner le Sud ?

par William MOLINIE
Publié le 19 février 2016 à 17h03
Avec le démantèlement de la "jungle" de Calais, les migrants vont-ils tenter de gagner le Sud ?

IMMIGRATION – Vendredi 19 février au petit matin, 19 migrants ont été interceptés alors qu'ils marchaient en bordure d'autoroute A63 dans les Landes. Ces migrants, de nationalité iranienne, s'étaient enregistrés en Normandie et comptaient rejoindre l'Espagne. Mais leur "transporteur" les aurait abandonnés sur une aire d'autoroute.

Le phénomène est anecdotique. Mais il pourrait s'accentuer dans les semaines à venir. Après l'annonce du démantèlement de la zone sud de la "jungle" de Calais, quelques groupes de migrants tentent leur chance ailleurs. "Certains sont partis", constate auprès de metronews un responsable de l'ONG Médecins du Monde à Calais, nuançant que "le flux n'est pas massif". C'est sans doute le cas de 19 Iraniens, enregistrés à Ouistreham (Calvados) et interceptés dans la nuit de jeudi à vendredi dans le Sud-Ouest alors qu'ils marchaient le long de l'autoroute A63 à hauteur de Labenne (Landes). 

"Zone de danger"

Selon nos informations, il était 5h du matin quand les gendarmes ont été prévenus que plusieurs individus se trouvaient sur l'autoroute. "On les a extraits de cette zone de danger", nous indique un gendarme, précisant qu'en "aucun cas, ils n'avaient été interpellés". Ce groupe de migrants a ensuite été évacué vers une salle municipale de la commune voisine de Ondres. L'opération a mobilisé une trentaine de gendarmes.

Ces Iraniens venaient de Calais et s'étaient enregistrés auprès des autorités françaises à Ouistreham. Ils comptaient rejoindre l'Espagne et auraient embarqué dans un camion. "Le transporteur les a sans doute laissés sur l'aire d'autoroute avant de poursuivre son chemin. A leur descente, ils ne savaient pas où ils étaient", poursuit-on à la mairie de Ondres.

Une première dans le Sud-Ouest

Une source préfectorale, sollicitée par metronews, indique que les autorités leur ont proposé d'intégrer le centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Biscarosse, une des huit structures prévues en France pour désengorger la "jungle" de Calais. "Ils ont refusé la prise en charge et sont repartis en milieu d'après-midi de la salle de Ondres", précise cette source.

Selon nos informations, cette scène, quotidienne dans le nord de la France, est une première dans ce département de l'Aquitaine, a précisé une source préfectorale. Plusieurs associations se sont inquiétées, dans un courrier adressé à Bernard Cazeneuve, des conséquences que pourraient avoir le démantèlement d'une partie du camp de Calais où vivent encore près d'un millier de migrants. Un référé de plusieurs associations contre le démantèlement de la "jungle" a été  déposé devant le tribunal administratif . Une audience doit se tenir mardi 23 février.

 

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William MOLINIE

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