AFFAIRE THEO - Sur Twitter, le magistrat honoraire et consultant justice Philippe Bilger a relancé la polémique autour de l’usage du terme "bamboula" en évoquant le caractère "presque affectueux" qu’il revêtait du temps de son adolescence. Sur LCI, il persiste et signe, reconnaissant juste que son tweet était "peut-être inopportun".
"Je ne retire pas comme certains mes tweets incompris." Depuis la publication sur le réseau social d’un tweet polémique autour du terme "bamboula", le magistrat honoraire et consultant justice Philippe Bilger a tenté de répondre à ses détracteurs sur le réseau social. Ces derniers l’attaquent violemment depuis le commentaire posté vendredi autour des déclarations du représentant syndical d’Unité police SGP-FO Luc Poignant sur l’usage du terme "bamboula".
On a fait un drame de #Bamboula Me souviens de mes années de collège où ce terme était beaucoup plus sympa, presque affectueux que raciste! — Philippe Bilger (@BilgerPhilippe) 10 février 2017
Dans la foulée de ce tweet, posté alors même que le syndicaliste policier s’est excusé d’avoir qualifié l'insulte raciste "bamboula" comme "à peu près convenable", de nombreux twittos ont répondu au magistrat. Parmi eux, l'essayiste Caroline Fourest.
La tendresse selon Philippe #Bilger , opposé aux lois antiracistes... Par affection pour le mot #Bamboula ? C'est moche d'aimer autant. https://t.co/wL43SJgVYV — Caroline Fourest (@CarolineFourest) 11 février 2017
Les secousses d'une nostalgie coloniale.... #Rance #Bilger pic.twitter.com/8quFVUQr1R — Nabila KERAMANE🌻 (@NabilaKeramane) 10 février 2017
Loin de se démonter, quitte à se montrer ambigu, le président de l’Institut de la Parole - qui propose des formations professionnelles en communication - assume donc la défense d’un terme "raciste" tout en se défendant de l’être.
Mon tweet est sans équivoque ni indécence. Souvenir ponctuel. Je suis aussi peu raciste que vous. Pour @CarolineFourest — Philippe Bilger (@BilgerPhilippe) 11 février 2017
Je ne retire pas comme certains mes tweets incompris ou incendiés parce que j'imagine toujours que mesure et discussion normale viendront. — Philippe Bilger (@BilgerPhilippe) 10 février 2017
Interrogé sur LCI, lundi 13 février, Philippe Bilger "maintient" et affirme "ne pas comprendre" que son tweet ait choqué. Tout juste reconnaît-il que le message était "peut-être inopportun". Pour l'ancien magistrat, il est "incontestable" que le terme Bamboula est "clairement raciste" dans le contexte d'un contrôle policier. Mais il explique avoir voulu évoquer des souvenirs de "fraternité, de cour de récréation, de matchs de foot" au cours desquels le mot n'avait "rigoureusement rien de raciste".
Ce n’est pas la première fois que l’ancien avocat général, pourfendeur du politiquement correct, est critiqué, notamment pour avoir défendu les sorties de personnalités polémiques telles qu’Eric Zemmour ou de l’actuel maire de Béziers proche du Front national, Robert Ménard.