Famille disparue à Orvault : ce que l'on sait de l'enquête

par Youen TANGUY
Publié le 27 février 2017 à 12h00

Source : Sujet TF1 Info

RECHERCHES - L'enquête sur la disparition d'une famille de quatre personnes à Orvault progresse, l'analyse des traces de sang retrouvées au domicile ayant montré qu'il appartenait à trois des membres des Troadec. Les enquêteurs s'intéressent particulièrement au profil du fils, dont la voiture n'a toujours pas été retrouvée. LCI fait le point.

C'est une affaire particulièrement troublante. A Orvault, commune située au nord de Nantes, une famille a mystérieusement disparu. Les quatre personnes - les parents et deux enfants, un garçon âgé de 21 ans et une fille de 18 ans - n'ont pas donné signe de vie depuis le 16 février dernier. Ce dimanche, le procureur a indiqué que les traces de sang  découvertes dans la maison familiale appartenaient bien aux Troadec, suscitant encore plus l'inquiétude sur un possible drame interfamilial.

Inquiète de n'avoir aucune nouvelle, c'est la soeur de la mère de famille, originaire du Finistère, qui a alerté les enquêteurs jeudi. Interrogés par la presse locale, les voisins parlent de "gens réservés (...), qui ne faisaient pas parler d'eux et n'avaient pas forcément envie de nouer des relations".  Deux jours après la révélation des faits, de nouveaux éléments viennent éclairer les enquêteurs ce lundi.

Les dernières avancées

L'enquête, ouverte pour "homicides volontaires, enlèvements et séquestrations", progresse. Selon nos informations, les traces de sang retrouvées dans plusieurs pièces de la maison des Troadec appartiennent à trois membres de la famille et non à quatre. De plus, aucune trace de sang d'une tierce personne été retrouvé. Autant d'éléments qui viennent renforcer la piste d'un crime intrafamilial.

Dans le même temps, les deux véhicules du couple ont été placés sous scellés. Des scellés ont aussi été posés sur les portes, portail et boîte aux lettres du pavillon. Selon une source proche du dossier, la voiture du fils, qui n'était pas garée devant la maison, n'a toujours pas été retrouvée. Une source proche du dossier a également confié au Parisien que "les 

enquêteurs ont la conviction qu'il ne s'agissait pas d'un départ préparé". 

Comme l'a révélé TF1 dès samedi, les 4 téléphones portables de la famille ont été coupés à tour de rôle, entre le 16 février au matin et le 17 au soir, l’un après l’autre. Celui du fils, Sébastien, a été le dernier à s'éteindre. Un élément troublant pour les enquêteurs. "Mais cela n’en fait pas un suspect N°1" nuance une source proche de l'enquête à LCI, récusant l’idée qu’un des membres de la famille soit davantage soupçonné qu’un autre par les enquêteurs d’être à l’origine de la disparition de la famille. D’ailleurs, tout ce qu’on découvre à l’intérieur ne le désigne pas comme suspect N°1".

Les éléments retrouvés dans la maison

Dès leur arrivée sur les lieux vendredi, les enquêteurs ont minutieusement fouillé le jardin ainsi que l'intérieur du pavillon d'un étage. Ils y ont découvert notamment "un téléphone portable avec des traces de sang", a indiqué à l'AFP le procureur. Mais ce n'est pas tout. Des traces de sang ont donc également été retrouvées sur un casque, sur le sol et sous l'escalier en quantité non négligeable. "Certaines traces ont été sommairement essuyées", a ajouté une source proche du dossier à Presse Océan.

Selon Le Parisien, les draps n'étaient plus sur les matelas, ils étaient tâchés, et avaient été passés en machine et mis à sécher. Presse Océan ajoute qu'il restait de la vaisselle dans l'évier et de la nourriture dans le frigo. Selon nos informations, aucune arme blanche ou à feu n'a été retrouvée dans la maison. Des couteaux de cuisine ont été retrouvés, mais aucun n'est tâché de sang. Les enquêteurs n'ont découvert ni testament, ni lettre d'adieu.

Qui sont les membres de la famille ?

La famille est composée de quatre personnes : le père de famille Pascal Troadec, âgé de 49 ans, sa femme Brigitte et leurs deux enfants, Charlotte et Sébastien, âgés respectivement de 18 et 21 ans. 

Pascal est employé depuis plus de 10 ans par l’entreprise Arlux-Visotec, une PME spécialisée dans la fabrication d'enseigne lumineuse, située à Orvault.  "Je l'ai appelé et je suis tombé directement sur sa messagerie", a déclaré le PDG de la société. Selon les premiers éléments de l'enquête. Brigitte est originaire de Brest où elle a fait ses études avant de venir s'installer à Orvault avec son mari. Elle est salariée au centre d'impôts de Nantes et aurait dû quant à elle reprendre le travail lundi. 

Le couple avait emménagé à Orvault il y a une dizaine d'années. "C'était des gens réservés, ils étaient là depuis au moins 10 ans. Ils ne faisaient pas parler d'eux et n'avaient pas forcément envie de nouer des relations", a confié une voisine. "Au début, on se disait bonjour et puis après non", a-t-elle ajouté. Un ami d'enfance du père, interrogé par Le Parisien,  décrit le père de famille comme d'"un gars équilibré, normal". Selon les premiers éléments de l'enquête, cités dans le même journal, les deux époux se disputaient "assez régulièrement et bruyamment". Le père de famille aurait également connu plusieurs épisodes dépressifs.

Les enfants étaient tous deux étudiants. La fille, Charlotte, 18 ans, est inscrite en BTS au centre de formation Les Abeilles de Fontenay-le-Comte, en Vendée. 

Le fils, Sébastien, 21 ans, est en BTS informatique dans le Maine-et-Loire. Les enquêteurs s'intéressent particulièrement au profil de ce dernier, décrit comme ayant "souffert de fragilités psychologiques". De source policière, ce dernier avait proféré des menaces de mort sur un blog en 2012, alors qu'il était scolarisé dans un lycée d'Orvault.  Selon Le Parisien, il aurait par ailleurs écopé de travaux d'intérêt général pour harcèlement. Il était aussi très actif sur les réseaux sociaux où il n'hésitait pas à dire sa colère envers ses parents et notamment son père.


Youen TANGUY

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