Hérault : tabassé par trois codétenus, un jeune homme entre la vie et la mort

Publié le 18 février 2016 à 13h30
Hérault : tabassé par trois codétenus, un jeune homme entre la vie et la mort

FAIT DIVERS - Un homme âgé de 19 ans incarcéré à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) a été tabassé samedi dernier par trois autres détenus qui ont été placés en garde à vue. Les trois hommes ont été mis en examen ce jeudi pour violences aggravées ayant entraîné une infirmité.

Il avait été placé en détention provisoire le 8 mai dernier à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) pour complicité de vol à main armé sur un bureau de tabac de Frontignan (Hérault). Samedi dernier vers 16h10, un jeune prisonnier âgé de 19 ans a été lynché par trois autres détenus alors qu'il se trouvait dans la cour de promenade de la prison.

Ce détenu, hospitalisé à Montpellier, est "dans un état très préoccupant", a indiqué le procureur de la République de Montpellier Christophe Barret mercredi, parlant d'une "affaire particulièrement grave, notamment au regard de la gravité des blessures" mais aussi du lieu où elles ont été infligées. "Ce qui est certain", a-t-il ajouté à propos des circonstances de l'agression, "c'est que des coups très violents ont été volontairement portés et ont fait perdre connaissance" au jeune homme. 

La famille prévenue très tard

"Effectivement son état est très préoccupant et pour être clair on ne sait pas s'il va s'en sortir, indique à metronews Me David Mendel, avocat de la famille, laquelle se constituera partie civile dans la procédure judiciaire dès ce jeudi soir. "Il est en soins intensifs au CHU Gui de Chauliac, qui est notre service neurologique de pointe dans la région, poursuit l'avocat. Les médecins sont plus que pessimistes et s'il s'en sort, ce sera sans doute en fauteuil roulant".

La famille du détenu n'a été informée de l'hospitalisation du jeune homme que 48 heures après le passage à tabac. "Elle veut savoir exactement ce qu'il s'est passé et dans quelles circonstances, précise Me Mendel. Pour l'instant, nous savons qu'il a reçu, entre autres, un coup de pieds violent à la tête alors qu'il était au sol. Je demande évidemment qu'il y ait une enquête sur ce qu'il s'est passé au plan administratif à la maison d'arrêt. Les surveillants ont-il fait leur travail ? Ne pouvait-on pas empêcher cette bagarre ? Ne pouvait-on pas intervenir avant que ce jeune homme se retrouve dans cet état-là, avec des saignements au niveau de la tête, des blessures au crâne ?", se questionne-t-il.

Ils "contestent être à l'origine des violences"

Les trois agresseurs présumés ont été placés en garde à vue. Ce jeudi matin, ils ont été mis en examen pour "violences en réunion ayant entraîné une infirmité permanente". Les faits pourraient être requalifiés en violences aggravées ayant entraîné la mort en cas de décès du jeune homme. "Si malheureusement il perd la vie, je me demande même si je ne demanderai pas la requalification en homicide volontaire, poursuit Me Mendel. Quand on se jette en courant à toute vitesse et que l'on met un coup de pied dans la tête de quelqu'un, je pense que beaucoup de médecins vous diront que les conséquences sont en général fatales".

Au cours d'une conférence de presse ce jeudi en début d'après-midi, le procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret, est revenu sur les faits. "Dans les minutes qui suivent le début de la promenade, va se déclencher une bagarre très courte entre détenus" dans un contexte de "différends d'importance mineure", comme le fait de se passer des cigarettes, a-t-il raconté. 

Selon l'enquête, menée notamment par la Brigade de recherches de la gendarmerie de Castelnau-le-Lèz, un détenu de 24 ans serait entré en confrontation avec la victime, âgée de 19 ans, avec laquelle il échange des coups. Puis un autre détenu de 19 ans aurait fait partiellement chuter le jeune homme à terre.
Un troisième détenu, âgé de 27 ans, incarcéré pour une plus longue peine et ayant à son actif 12 condamnations dont quatre pour violences "lui porte ensuite un coup très violent à la tête", que les enquêteurs considèrent comme "responsable des blessures les plus graves" qui "laisseront vraisemblablement des séquelles neurologiques", a souligné le procureur. 

Les trois hommes déférés "contestent être à l'origine des violences", a précisé Christophe Barret. La récidive pourrait être retenue contre eux.


Aurélie SARROT

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