Jacqueline Sauvage libérable en janvier 2017, vraiment ?

Anaïs Condomines
Publié le 4 décembre 2015 à 17h52
 Jacqueline Sauvage libérable en janvier 2017, vraiment ?

JUSTICE - Dans son réquisitoire, l’avocat général de la cour d’assises de Blois a précisé que, condamnée à 10 ans de réclusion, Jacqueline Sauvage pourrait être libérable le 28 janvier 2017. Sauf que dans les faits, c’est loin d’être aussi simple.

L’image est forte, à la hauteur de trois jours de procès qui se sont tenus à la cour d’appel de Blois début décembre. Une vidéo de nos confrères de BFMTV montre Fabienne, la plus jeune des trois filles de Jacqueline Sauvage, prendre tant bien que mal sa mère dans ses bras, entre les vitres du box des accusés. Le verdict vient de tomber. Jacqueline Sauvage est à nouveau condamnée, en appel, à 10 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son mari violent et incestueux.

Très émue, Fabienne lance à toutes les personnes restées dans la salle, tard dans la soirée du jeudi 3 novembre : "J’ai retenu la date du 28 janvier 2017, j’espère que ce jour-là, on nous donnera notre mère pour de bon et qu’on nous foutra la paix !". Pourquoi précisément cette date ? Parce que Philippe Chevallier, l’avocat général, l’a lui-même annoncée dans son réquisitoire. "Madame Sauvage a déjà effectué deux ans et huit mois de détention. Si elle est condamnée à dix ans, grâce aux remises de peine et à la libération conditionnelle, elle sera libérable le 28 janvier 2017."

Erreur de calcul ?

Cette date, les filles de Jacqueline Sauvage vont donc s’y accrocher, pour mettre derrière elles ces années terribles de violences domestiques et judiciaires. Et pour fonder, qui sait, le projet d’une famille enfin unie. Sauf que la réalité est loin d’être aussi évidente et les calculs du procureur, pas forcément exacts.

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Condamnée à 10 ans de réclusion, Jacqueline Sauvage doit purger une période de sûreté de cinq années. Déjà emprisonnée depuis deux ans et huit mois, elle pourra donc demander une liberté conditionnelle, non pas d’ici un an, mais dans… deux ans et quatre mois. Soit à compter de mars 2018.

Autre possibilité pour Jacqueline Sauvage, qui fêtera à la fin du mois son 68eme anniversaire : faire relever sa période de sûreté. Une requête que ses avocates peuvent déposer très rapidement, mais dont on ignore encore si elle peut aboutir, et dans combien de temps. Interrogée par metronews, Delphine Boesel, avocate au barreau de Paris, confirme qu'il s'agit là d'une "procédure très compliquée".

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