La tuerie de Chevaline reste une énigme

par Maud VALLEREAU
Publié le 3 septembre 2015 à 20h46, mis à jour le 5 septembre 2016 à 4h14
La tuerie de Chevaline reste une énigme
Source : Maud Vallereau

Un après la tuerie de Chevaline, l'enquête semble piétiner. Un temps suspecté, le frère d'une des victimes britanniques a été relâché. Le criminologue Michel Bénézech penche lui pour la piste locale.

Le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, prédisait il y a un an une enquête "longue et délicate". Il ne s'était pas trompé. La conférence de presse franco-britannique organisée demain avec les professionnels travaillant depuis un an sur la tuerie de Chevaline ne devrait pas donner lieu à de révélations fracassantes. L'enquête est dans l'impasse et le meurtrier court toujours.

Les gendarmes ont pourtant réalisé un travail de fourmi en fouillant le passé des quatre victimes, la famille britannique d'origine irakienne qui passait ses vacances dans la région d'Annecy, et le cycliste français, probable victime collatérale. Des milliers de documents ont été épluchés, des centaines de témoins entendus... Ce cluedo à taille réelle a conduit au frère de Saad, le père de la famille al-Hilli. Zaid était en conflit avec lui au sujet d'un héritage portant sur plusieurs millions. Selon le procureur, "Saad avait peur de son frère. C'est pour cela qu'il avait changé les serrures de sa maison" de la banlieue de Londres. Interpellé fin juin, Zaid al-Hilli a depuis été relâché, faute de preuves. "Mais il n'est pas pour autant blanchi", nuance une source proche du dossier.

Une mauvaise rencontre ?

Le criminologue Michel Bénézech, lui, a du mal à croire au complot familial. "Pourquoi faire tuer son frère à 1.000 kilomètres de là par un amateur ?" interroge-t-il en référence à l'arme du crime. Une arme suisse, ancienne, que l'on dit peu compatible avec le travail d'un "professionnel". Lui pencherait pour l'hypothèse d'"une mauvaise rencontre". Et dresse le profil du tueur : "Un individu doté d'un certain sang-froid, souffrant de trouble de la personnalité et avec peut-être une idéologie extrémiste. Selon moi, il s'agit d'un homme de la région, pas vraiment jeune et habitué à manier les armes, un ancien chasseur ou militaire..." Mais le psychiatre le reconnaît : "Cette affaire est extrêmement complexe. Toutes les hypothèses sont possibles, je n'ai pas de boule de cristal".


Maud VALLEREAU

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