VIOLENCES - Les quatre policiers en mission de surveillance près de la cité de la Grande-Borne (Essonne) ont été agressés au niveau d'un carrefour qui fait polémique depuis plusieurs années. LCI revient sur ce carrefour "maudit".
Le carrefour "maudit", du "far-west" ou encore "dilligence"... Que ce soient pour les policiers, les journalistes ou les élus, le carrefour dit du "Fournil", du nom de la boulangerie qui se trouve en face, a son surnom. Malheureux sobriquet pour ce feu rouge de la D445 à Viry-Châtillon (Essonne), devenu un lieu de passage dangereux pour les automobilistes, "notamment les femmes seules", relève Le Parisien.
Un site privilégié d'attaques à la portière depuis une décennie pour les bandes organisées de la cité voisine de la Grande-Borne. Au feu rouge, les automobilistes se font régulièrement détrousser. Parfois, les voleurs n'hésitent pas à bloquer la circulation en jetant en travers de la route des poubelles enflammées.
Caméra sécurisée par une patrouille de police
Pour protéger ce site sensible, une caméra de vidéosurveillance a été installée à cet endroit. Mais elle a fait, à plusieurs reprises, l'objet de dégradations volontaires. D'abord en juin 2015 où un camion-benne volé avait été lancé contre le dispositif. Râtant son coup, le conducteur avait fini sa course contre un arbre, relève Le Parisien.
Plus récemment, le 24 septembre dernier, la caméra avait été endommagée. Puis remplacée mais à nouveau ciblée par les trafiquants. Depuis, la caméra était elle-même sécurisée par des voitures de police, ces même voitures qui ont été ce week-end attaquées au cocktail Molotov.
"La population ne doit pas rester muette"
Sur le plateau de LCI, Pascal Lalle, directeur central de la sécurité publique (DCSP), a reconnu un "rapport de forces" engagé dans le quartier entre les policiers et les délinquants, refusant toutefois d'y voir une "zone de non-droit". "Entre 2014 et 2016, en Essonne, nous avons multiplié par trois le nombre de procédures contre les trafiquants de stupéfiants", indique-t-il.
Selon lui, c'est justement parce que les policiers ont une action de fermeté envers les trafiquants de ce quartier que ces derniers se montrent d'autant plus agressifs que "leurs vivres" ont été "coupés", poursuit le policier, appelant les citoyens à dénoncer ceux qui préparent les cocktails Molotov. "La population ne doit pas rester muette", conclut-il.