"Crime et châtiment" sur Jamel Leulmi : retour sur le procès du "veuf noir"

Publié le 31 octobre 2016 à 20h30, mis à jour le 31 octobre 2016 à 20h39
"Crime et châtiment" sur Jamel Leulmi : retour sur le procès du "veuf noir"

JUSTICE - Alors qu'est diffusé lundi 31 octobre un numéro de "Crime et châtiment" consacré à son sinistre parcours, retour sur le procès en appel, en janvier dernier, de Jamel Leulmi, accusé d'avoir tué sa femme et une autre compagne pour toucher leur assurance-décès. Procès au terme duquel il avait été condamné à 30 ans de prison.

La parole est à la défense. Jamel Leulmi, jugé en appel pour avoir tué sa femme, puis tenté de faire assassiner une autre compagne afin de toucher leurs assurances-décès, a clamé son innocence, mardi, à l'ouverture de son procès. L'accusé de 37 ans, qui a demandé, en vain, que les débats se tiennent à huis clos, s'est d'emblée expliqué : "Je fais appel parce que je suis innocent." Avant que son avocate ne dénonce une « campagne médiatique acharnée » à l'encontre de son client, rappelant notamment les surnoms qui lui ont été donnés dans la presse : le "Barbe Bleue de l'Essonne" et le "veuf noir".

Jamel Leulmi, qui après cinq années de détention garde une carrure athlétique grâce à une pratique sportive intensive, s'est défendu pied à pied, répondant longuement aux questions qui lui étaient posées. Le 22 mai 2014, cet ancien professeur de lycée professionnel a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Les jurés l'avaient reconnu coupable de l'assassinat de Kathlyn Vasseur, décédée en 2007 suite à un accident pendant une promenade nocturne en vélo, après deux mois de mariage. Le veuf, qui a qualifié mardi cette première épouse de "femme de (sa) vie", touche alors plus d'un million d'euros au titre de contrats d'assurance-décès. Il les dépense en immobilier, jet-ski et 4x4. 

Un séducteur en série

Jamel Leulmi, qui a toujours nié les faits qui lui sont reprochés, a également été reconnu coupable en première instance de tentative d'assassinat de Julie Derouette. La jeune femme, qui elle aussi avait souscrit des contrats d'assurance-décès en sa faveur, subit fin 2009 une mystérieuse agression au Maroc, qui la laisse en partie invalide. Peu après, Jamel Leulmi rencontre une troisième jeune femme, Karine T., qui prend également des assurances-décès dont il est bénéficiaire. Plusieurs expertises la présentent comme souffrant d'un retard mental, avec des "difficultés" à lire et écrire.

Le procès en première instance n'a pas vraiment permis d'éclairer la personnalité de l'accusé et rien ne dit que la procédure en appel fera beaucoup plus de lumière. Mardi, Jamel Leulmi, interrogé sur son passé, a assuré avoir eu une enfance "très heureuse" dans une famille nombreuse, expliqué avec un luxe de détails techniques sa passion pour les sports de combat, parlé de ses nombreuses liaisons féminines, et critiqué ses conditions de détention. Il a aussi évoqué avec une certaine émotion une petite fille âgée de 14 mois, conçue en détention avec sa compagne Céline David.

Un "manipulateur" ?

Confronté à la lecture d'observations très défavorables d'un responsable du premier lycée où il avait enseigné, et d'un rapport extrêmement sévère de la direction de sa prison le qualifiant de "manipulateur" - ce dernier document étant toutefois qualifié de "fort peu étayé" par le président - l'accusé n'a jamais perdu son assurance, ni sa courtoisie appuyée.

Côté défense, son avocate à assuré à l'issue de l'audience que son client était pris dans "un piège judiciaire", en raison d'une affaire "sous forme de poupées russes" : des accusations qui s'emboîtent, mais qui, prises séparément, ne tiendraient pas selon elle. Le verdict est attendu dans quatre semaines.

Jamel Leulmi, "sous le choc" après sa première condamnation, en 2014Source : Les vidéos infos
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La rédaction de TF1info

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