Anne-Diana Clain déférée : son frère Fabien, tête pensante du djihad en France

Publié le 24 septembre 2016 à 16h28, mis à jour le 24 septembre 2016 à 16h36
Anne-Diana Clain déférée : son frère Fabien, tête pensante du djihad en France

PORTRAIT - Alors que sa soeur Anne-Diana a été arrêtée à son retour de Turquie cette semaine, retour sur le parcours de Fabien Clain, une des têtes pensantes du djihad en France

Son nom revient, comme une ombre qui hante la lutte contre le terrorisme engagée par les services de renseignement français. Cette fois, c'est par sa soeur Anne-Diana Clain, arrêtée en famille à la frontière turco-syrienne en juillet dernier et déférée ce samedi avant d'être probablement inculpée du chef d'association de malfaiteur en lien avec une entreprise terroriste. Agée de 41 ans, elle reste toutefois moins connue des services de renseignement que son frère, Fabien Clain, qui s'est fait connaître du grand public après avoir été identifié comme étant la "voix" de Daech lors de la revendication par Daech des attentats de Paris.

Cité dans l'attentat de Magnanville et le projet d'attentat de Villejuif

Proche de Mohamed Merah, ce djihadiste français que ses proches surnomment "Omar", est considéré, comme le rapportait Le Monde en août 2015, "comme un des principaux animateurs de la filière dite d''Artigat', dans l'Ariège, au début des années 2000, et connu des services depuis dix ans". Il est suspecté d'avoir "commandité l'attentat déjoué de l'église de Villejuif, tout comme le Belge Abdelhamid Abaaoud". De la même façon, son nom avait traîné avec insistance dans l'enquête sur le double meurtre de policiers à Magnanville, en juin 2016, les enquêteurs en ayant trouvé la trace au domicile de l'auteur de l'attentat Larossi Aballa.

En août 2015, plusieurs médias ont consacré un long article à Fabien Clain, Toulousain d'origine réunionnaise, et à son frère Jean-Michel. Deux hommes convertis à l'Islam à la fin des années 90, et radicalisés en 2004. Libération expliquait notamment que les deux frères ne passaient guère "inaperçus dans leur quartier du Mirail". A cette époque, les deux hommes dirigent un petit groupe "de jeunes militants salafistes composés de jeunes de cités et de convertis". "Eux-mêmes ont épousé deux converties qui portant la burqa, ce qui leur vaut le surnom de 'clan des Belphegor'", rapporte le quotidien. Avant de se rapprocher de la communauté islamiste d'Artigat dirigée par un autre Français, "l'émir blanc" Olivier Corel.

Olivier Corel, les frères Merah...

Les stages de "religion vraie" s'enchaînent. Les deux frères diffusent leurs convictions dans des appartements de leur quartier, et dans une salle de prière d'un foyer. Ils y prêchent "le djihad et leur haine des juifs et des Américains". A l'époque, ils sont déjà surveillés par les RG. S'en suivent plusieurs longs voyages : les Pays-Bas, l'Egypte, puis un retour en France. En 2008, Fabien Clain est condamné à cinq ans de prison pour avoir aidé des candidats au djihad à se rendre en Irak. Son frère, en revanche, n'est pas inquiété. Comme l'écrit L'Express, "c'est dans le cadre de cette filière, dite d'Artigat, qu'il côtoie les frères Merah. Fabien Clain est alors qualifié de "tête pensante du groupe". En 2012, quand Mohamed Merah commet ses meurtres à Toulouse, Fabien Clain est derrière les barreaux.

A sa sortie de prison, direction la Normandie. Puis, courant 2014, les deux frères embarquent pour la Syrie. De là, il reste en contact avec des aspirants-jihadistes en France et est considéré comme l'un des instigateurs de l'attaque avortée en avril contre une église à Villejuif, menée par le jeune Algérien Sid Ahmed Ghlam.


La rédaction de TF1info

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