Rapt sur fond de trafic de drogue aux assises de Bobigny

Publié le 21 juin 2015 à 14h02
Rapt sur fond de trafic de drogue aux assises de Bobigny

JUSTICE - Jimmy Meyer, qui avait été condamné par contumace en 2013, sera rejugé lundi devant les assises de Bobigny pour l'enlèvement deux membres de la famille Houmani à qui il voulait soutirer de l'argent. Une famille connue pour sa mainmise sur le trafic de drogue en Seine-Saint-Denis.

Dans le 93, on les décrit comme les "patrons de la drogue". Qui oserait s'attaquer aux Houmani dont la simple évocation du nom suffit à faire baisser les yeux ? Pourtant, en 2011, c'est bien deux membres de cette famille qui ont été victimes d'un enlèvement. Une histoire aux allures de polar qui se retrouve une nouvelle fois devant la justice, avec cette fois, le principal suspect dans le box des accusés. Car lors du premier procès en 2013, Jimmy Meyer, qualifié d'"organisateur du rapt", était en fuite et faisait l'objet d'un mandat d'arrêt. Il a alors été condamné par contumace à quinze de réclusion. Salim Charifi, son complice, seul à la barre, a essayé de minimiser son rôle en se présentant comme un simple geôlier. Il a écopé de 12 ans de prison. Seul Jimmy Meyer, qui a depuis été interpellé, sera rejugé à partir de lundi devant la cour d'assises de Bobigny.

Les faits qui lui sont reprochés remontent à la nuit du 3 au 4 janvier 2011. Kamel Houmani, en fauteuil roulant après avoir reçu une balle en 2003, et sa mère Fatima, sont kidnappés à La Courneuve par trois hommes cagoulés et armés. Ils réclament une rançon d'un million d'euros. Les ravisseurs le savent, la famille a de l'argent : selon l'AFP, Kamel est propriétaire d'une sandwicherie et bénéficie d'une rente mensuelle de plus de 7.700 euros en raison de son handicap à laquelle s'ajoute 1,2 million d'euros versés par la compagnie d'assurance.

Un premier procès sous haute tension

Au cours du rapt, Kamel a néanmoins réussi à dissimuler un téléphone portable. Il joint l'un de ses frères, Hamid, et lui décrit la maison dans laquelle il se trouve. Une résidence que les policiers appelés, une fois n'est pas coutume, à la rescousse localiseront dans le Loiret. Lors de l'assaut, seul Salim Charifi est arrêté. Durant le premier procès, Charifi avait assuré ne pas "avoir participé à l'enlèvement". Jimmy Meyer, qui avait évoqué un contentieux dans une affaire de stupéfiants avec les Houmani, lui aurait proposé 10.000 euros pour surveiller les otages.

Si les victimes étaient absences au cours des audiences, l'emprise Houmani semblait planer sur les débats. Et les rôles, parfois s'inverser. "Mon client a peur pour lui et sa famille, avait expliqué l'avocat de Salim Charifi. Il est clairement en danger de mort, car il s'est attaqué, sans le savoir, à la mère des caïds les plus violents de La Courneuve. Ces gens-là torturent dans les caves !". Les frères de Kamel Houmani, Djamel et Hamid, sont actuellement derrière les barreaux pour diverses affaires de vols aggravés, détention d'armes et vols à main armée. Leurs dernières condamnations remontent à janvier pour une spectaculaire tentative d'évasion à la Kalachnikov.


La rédaction de TF1info

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