ISLAMOPHOBIE - Une salle de prière musulmane a été la cible dans la nuit de vendredi à samedi d'un incendie d'origine criminelle. Aucune menace, ni revendication n'a été émise selon le procureur.
Dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie a ravagé une salle de prière de la commune rurale de Château-Thierry, dans le sud de l'Aisne, comme l'indique à l'AFP une source policière. Au total, il y a eu "cinq départs de feu" dans ce lieu "peu sécurisé" a expliqué à France 3 Picardie, Baptiste Bladier, le procureur général du parquet de Soissons. Ce dernier assure que l'origine est volontaire.
Comme le raconte Younes Mellas, le secrétaire de l'association culturelle des marocains qui gère ce lieu de culte, les auteurs ont "utilisé des livres du Coran disposés au centre de la pièce et de l'eau de javel". Selon lui, ce sont des "incendiaires amateurs", " qui ne semblaient pas bien préparés". Une enquête a été ouverte au commissariat de Château-Thierry sous la direction du parquet de Soissons pour retrouver les coupables et comprendre les raisons de cet acte. Mais le procureur a indiqué à la chaîne locale qu'il n'y avait pas eu de "menaces, ni de revendications".
🔴 Une mosquée de Château-Thierry partiellement ravagée par un incendie d'origine criminelle. https://t.co/iWk1OGQpSB pic.twitter.com/VDuGsNY4pz — Dômes & Minarets (@domes_minarets) 17 décembre 2016
Des caméras de surveillance bientôt installées
Selon le maire de la ville, Jacques Krabal, le climat serait pourtant "apaisé" entre les communautés de la ville. "Il n'y a pas de tension qui peut expliquer ce geste, on ne pouvait l'anticiper", assure-t-il. Selon lui, "c'est jamais arrivé" dans sa commune. "C'est l'obscurantisme qui reprend le dessus sur le vivre ensemble". Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a condamné dimanche par communiqué "ces actes intolérables et criminels": "La dégradation d'une salle de prière n'offense pas seulement nos concitoyens de confession musulmane, elle porte atteinte au pacte républicain et au vivre-ensemble auxquels nous sommes attachés", a-t-il dénoncé.
Younes Mellas avait d'ailleurs demandé à la municipalité qu'un dispositif de sécurité soit installé les jours de prière où entre 100 et 200 fidèles peuvent être présents. Il devrait finalement avoir gain de cause puisque des caméras de surveillance devraient être installées prochainement. Et en attendant que la salle soit remise en état, une autre pourrait être mise à leur disposition.