Un militant FN agressé à Tarbes : un mort et beaucoup de questions

Publié le 6 mai 2016 à 22h21
Un militant FN agressé à Tarbes : un mort et beaucoup de questions

JUSTICE - Un jeune militant frontiste, agressé à la sortie d'une boîte de nuit, a succombé à ses blessures le 27 avril. Si les cadres du FN dénoncent à l’unisson un lynchage de la part de "racailles", l'enquête ne fait état, pour le moment, que d'une unique mise en examen.

Dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 avril, Luigi Guardiera est retrouvé en arrêt cardio-respiratoire sur le parking de la discothèque RG Room de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Le jeune homme de 23 ans, inconscient, vient d’être victime d’une violente agression à coups de poings. En état de mort cérébrale pendant trois jours, il décède finalement à l’hôpital, le mercredi suivant.

Plusieurs de ses amis, contactés ce vendredi par metronews, évoquent un garçon "sage, intelligent, passionné de mécanique" et "drôle". Altiero Guardiera, son frère aîné, décrit quant à lui "quelqu’un d’adorable, joyeux et gentil, qui rendait service à tout le monde". "Il voulait rentrer dans l’armée", nous précise-t-on. Mais à Masseube, dans le Gers, où il a grandi, Luigi était également un visage connu de la vie politique locale.

"Victime de la racaille"

Comme sa mère Marcelle Girot, candidate Front national aux élections législatives de 2012, le jeune intérimaire figurait, en tant que remplaçant, sur les listes du parti frontiste à l’occasion des dernières élections départementales. Ainsi que l’a relevé le Lab d’Europe 1 , l’annonce de son décès a provoqué une vague de réactions indignées parmi les cadres du parti.

Tandis que Marine Le Pen, dans un tweet, présente le jeune homme comme une "victime de la racaille", Philippe Vardon, leader identitaire à Nice, parle quant à lui d’un lynchage mené par "une bande".

Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du Front national, n'hésite pas de son côté à publier un tweet en référence à "l'ensauvagement de la France" 

"Quand on tue quelqu'un, on n'est pas un apôtre"

Et dans la presse d’extrême droite , on insinue déjà que le jeune homme a été pris à partie en raison de son engagement politique. 

Mais quand il s’agit d’en venir aux faits et d’exposer les circonstances précises de l’agression, bien peu d’informations parviennent à filtrer. Gilbert Collard, interrogé par metronews indique ne pas en savoir plus que "ce qu’il y a sur Twitter". "Luigi est un jeune qui a été frappé à la sortie d’une boîte de nuit et qui est mort des suites de ses blessures. Concernant la personne interpellée, je n’ai pas d’information."

Nous demandons alors à l’avocat proche de Marine Le Pen pourquoi le terme de "racaille" est utilisé par certains. Il rétorque : "Quand on tue quelqu’un, on n’est pas un apôtre. Si on veut employer un terme juridique, on parle de meurtrier ou d’assassin, si on veut employer un terme ordinaire, ce sont des racailles. Comment appelez-vous des gens qui, à plusieurs, tuent un jeune homme seul ? Que la victime soit blanche, noire, jeune âgée, juive, musulmane ou chrétienne, j’appellerais ces meurtriers des racailles."

"Je ne lui connaissais aucun ennemi"

Reste que pour l’heure, le parquet de Pau, qui s’est vu confier l’affaire, ne confirme pas la piste des violences en réunion. Si plusieurs personnes ont été placées en garde à vue, peu après l’agression, un unique suspect a finalement été mis en examen. D'après les informations du quotidien La Dépêche , l’homme de 25 ans, originaire du Gers, serait "déclaré pour l’instant seul responsable des faits". D’abord mis en examen pour "violences ayant entraîné une infirmité permanente", il pourrait, suite au décès de la jeune victime, voir s’alourdir les charges pesant contre lui.

Contacté ce vendredi par metronews, le parquet de Pau, en l'absence du procureur Jean-Christophe Muller, n’a pas été en mesure de nous préciser la requalification des faits reprochés à l’agresseur présumé. Les résultats de l’autopsie, pratiquée en début de semaine, devrait permettre d’apporter quelques réponses. En attendant, son grand frère nous l’affirme : "Il était très calme, je ne lui connaissais aucun ennemi."

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La rédaction de TF1info

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