Une mère et ses trois enfants défenestrés dans le Val-d'Oise : "J'ai entendu des cris, des pleurs, puis... plus rien"

Publié le 21 septembre 2016 à 18h09, mis à jour le 22 septembre 2016 à 17h44
Une mère et ses trois enfants défenestrés dans le Val-d'Oise : "J'ai entendu des cris, des pleurs, puis... plus rien"
Source : googlestreetview

FAIT DIVERS - Une femme de 44 ans et ses trois enfants âgés de 5, 8, et 10 ans ont été hospitalisés dans un état critique après une chute mercredi matin depuis le 4e étage de leur immeuble de Montmagny. Selon les premiers éléments de l'enquête, la mère de famille aurait jeté ses enfants par la fenêtre avant de sauter dans le vide.

Tous les voisins du quartier des Lévriers à Montmagny, dans le Val d'Oise, sont sous le choc. Tous veulent comprendre les circonstances du drame qui s'est joué ce mercredi matin à l'aube dans un immeuble de la rue du même nom.  C'est un témoin qui a donné l'alerte, à 6h45. Après avoir entendu des cris, il a vu "deux corps au sol au pied de l'immeuble, un troisième corps qui tombe, puis la mère" en train d'enjamber le garde-corps", a fait savoir le procureur de la République de Pontoise Yves Jannier.

"Tous les matins, mon réveil sonne à 6h45. Quand il a sonné ce matin, j'ai entendu des cris, des pleurs, puis... plus rien" raconte une habitante à LCI. A quelques mètres d'elle, sur le même palier, une mère de famille et ses trois enfants viennent de chuter du 4e étage, soit 13 mètres de haut environ. "Je n'ai pas compris ce qu'il s'était passé avant de voir les pompiers, les ambulances et la police" poursuit cette voisine traumatisée par l'événement.   Les victimes ont ensuite été hospitalisées  dans plusieurs établissements de la région parisienne et des alentours.

Une femme "très gentille"

Selon nos informations, cette famille tamoule originaire d'Inde est installée dans l'immeuble depuis 4 ou 5 ans. "La maman est très gentille. Nous la connaissons bien, nous allons à la messe tous les dimanches avec elle, son mari et ses enfants à l'église  Saint-Thomas.  Elle adorait ses deux filles Roseline, 10 ans et Perpetua, 8 ans, tout comme son petit garçon, Anthony, 5 ans, poursuit la voisine. On ne comprend pas ce qui a pu se passer. Nous n'avons entendu aucune dispute les jours précédents, nous n'avons rien vu d'anormal". 

Une source proche du dossier précise à LCI que le père ne se trouvait pas sur place au moment du drame. "Il était parti à 5h30 faire des ménages sur Paris, c'était son travail.  La mère, elle, s'occupait des enfants au quotidien. Elle les emmenait à l'école, les reprenait à midi, les ramenait après le déjeuner et allait les chercher le soir, précise cette source. Toutefois, sans que l'on sache à ce stade pour quelle raison, il avait dit ce matin à sa compagne qu'il reviendrait vers 8h15 pour conduire les petits au groupe scolaire Les Lévriers, où ils étaient scolarisés". 

Une cellule d'aide psychologique mise en place

Joint par LCI, le maire Patrick Floquet (DVD) indique que les "enseignants des trois enfants ont été avertis du drame avant que la cloche ne sonne ce mercredi" et qu'une "cellule d'aide psychologique a été mise en place au groupe scolaire". Selon l'édile, la famille était "très appréciée". "Elle avait participé aux sorties estivales organisées par la Ville pendant les grandes vacances  et un des enfants faisait du bain de langue. Vraiment, il n'y avait rien d'anormal, en apparence en tout cas" ajoute-t-il.  Une source policière affirme toutefois à LCI que depuis trois jours, "la mère de famille avait des crises d'angoisse". Une autre source policière détaille qu'elle "n'avait pas dormi depuis trois jours" et qu'elle aurait vu "des méchants dans la maison".

En fin de journée, on apprenait que les pronostics vitaux de Roseline et d'Anthony n'étaient plus engagés.  "Le petit garçon a eu une ITT de 30 jours. La fillette de 10 ans, qui avait  de multiples fractures, bassin et jambes notamment, a été opérée dans la journée à Amiens. Leurs jours ne sont plus en danger, affirmait mercredi soir une source proche du dossier à LCI. Pas de nouvelle en revanche de la fillette de 8 ans et de la maman, dont les pronostics vitaux étaient eux aussi engagés mercredi matin". 

Le commissariat d'Enghien-Les-Bains est chargé de l'enquête. 


Aurélie SARROT

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