Penélope Cruz de retour chez Almodóvar : "On ne s’est jamais embrouillés sur un plateau"

Propos recueillis par Sophie de Vaissière, à Cannes
Publié le 17 mai 2019 à 15h52, mis à jour le 17 mai 2019 à 16h07

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW - Dans "Douleur et Gloire" de Pedro Almodóvar, en compétition à Cannes et en salles aujourd'hui, Penélope Cruz incarne la mère du cinéaste interprété par Antonio Banderas. Rencontre sur la Croisette avec LA muse du maître espagnol.

C’est le cinéaste qui a changé sa vie. Plus de 20 ans après avoir tourné avec lui pour la première fois, Penélope Cruz a retrouvé Pedro Almodóvar pour "Douleur et Gloire", présenté en compétition au 72e Festival de Cannes. Elle y interprète la mère de Salavador Mallo, le double de fiction incarné par Antonio Banderas.

TF1 - Vous connaissez Pedro Almodóvar depuis longtemps. "Douleur et Gloire" est-il un autoportrait fidèle… ou juste une fiction ? 

Penélope Cruz - Je pense qu’il y a beaucoup de lui, notamment sur son enfance. Mais dans tous ses films il ouvre son cœur. Ce n’est donc pas la première fois qu’il évoque sa jeunesse et l’importance de sa mère dans sa vie. Elle l’a marquée de manière très positive. Mais peut-être que cette fois c’est plus autobiographique que jamais.

Vous a-t-il dit pourquoi il vous voulait dans le rôle de sa mère ? 

Dans la plupart des films que nous avons tournés ensemble, je joue une mère. Je crois qu’il me voyait déjà en mère, même lorsque j’étais très très jeune ! Et j'ai toujours aimé ça. Cette fois, c’est un véritable honneur de jouer sa propre mère car c’est un ami proche, quelqu’un qui compte beaucoup dans ma vie.

Mais ce n’est pas un peu étrange de jouer la mère d’un ami ? 

Non parce que je n'ai fait que suivre ce qu’il a écrit. Je n’ai pas eu besoin de faire une imitation de cette femme. Ce que je devais faire, c’est jouer l’essence de ce qu’elle était. Comme une impression. Je n’ai ressenti ni peur ni pression car son amour pour elle était très clair.

Il a tourné à de nombreuses reprises avec vous, comme avec Antonio Banderas. Diriez-vous que cette fidélité est l’une de ses grandes qualités ? 

Je lui suis reconnaissante de m’avoir fait travailler autant de fois. Et j’espère encore plein d’autres. On se comprend bien. Je crois qu’on ne peut pas se mentir. Lui ou moi s’en apercevrait si c’était le cas. Vous savez, notre communication a toujours été facile et fluide. On ne s’est jamais embrouillés sur un plateau. Souvent, il y a des tensions lorsqu’on tourne tous les jours pendant trois mois. Mais le fait qu’il vous demande souvent votre avis, c’est très agréable. Personne n’a envie d’un réalisateur qui vous dit en personne ce que vous devez faire. C’est ça qui est effrayant !

Qu’est-ce que vous aimez le plus chez lui, au fond ?

Combien il est vrai et honnête. Le fait aussi qu’il n’a pas de filtre. Il dit toujours ce qu’il pense. J’ai toujours aimé cette qualité-là chez lui.

C’est vrai que c’est en voyant l’un de ses films que vous avez eu envie de devenir actrice ?

Oui, c’est vrai. Après avoir vu "Attache-moi" (c'était en 1990 et Penélope Cruz avait 16 ans, ndlr). J’ai quitté le cinéma et je me suis dit : 'Il faut que je prenne des cours de théâtre, que je trouve un agent. Peut-être qu’un jour ce sera mon métier et que je pourrais travailler avec lui'.


Propos recueillis par Sophie de Vaissière, à Cannes

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