PSG-OM (0-0) : Unai Emery a donné raison à Rudi Garcia

par Hamza HIZZIR
Publié le 23 octobre 2016 à 22h58, mis à jour le 25 octobre 2016 à 6h41
PSG-OM (0-0) : Unai Emery a donné raison à Rudi Garcia
Source : FRANCK FIFE / AFP

CLASSIQUE – Pour la 1re fois depuis 4 ans, l’OM est parvenu à arracher un nul au PSG, ce dimanche soir au Parc des Princes. Il le doit au plan de jeu nihiliste de son nouvel entraîneur, Rudi Garcia.

Il y a des choses qui ne changent pas. Du temps où Rudi Garcia officiait à Lille, l’un de ses adjoints, Frédéric Bompard, avait l’habitude de prendre de la hauteur pour observer la première période, avant de redescendre sur le banc à la pause. On a ainsi vu son immense tignasse blonde en tribune de presse, ce dimanche soir, au Parc des Princes, à l’occasion du PSG-OM marquant le début de l’ère Garcia à Marseille. Il y a des choses qui changent, en revanche : celui qui développait le plus beau football vu en Ligue 1 ces vingt dernières années avec le LOSC a totalement refusé le jeu lors de ce Classique, qu’il n’a pu préparer qu’en 48 heures, certes. Il n’empêche : cela dit à la fois sa lecture de son effectif et des chances qu’il pensait avoir de battre un Paris pourtant largement prenable.

Dès le coup d’envoi, le ton était donné : une défense à cinq alignée à plat, c’est à-dire avec les deux arrières latéraux à la même hauteur que les centraux, une rareté dans le football moderne ; un milieu à trois dont la sentinelle, Lassana Diarra, revenait systématiquement… à la même hauteur que les défenseurs centraux ; deux ailiers cantonnés à un pressing pour couper les premières relances adverses ; et donc deux attaquants en déshérence. Dès la mi-temps, Garcia sortira même l’un de ces derniers, Clinton Njie, pour le remplacer par un milieu défensif, Zinedine Machach. Autant dire que le plan de jeu consistait tout juste à garder le ballon le plus longtemps possible…

Unai Emery ne propose rien

Et dans les faits ? Un taux de possession à 31% à la pause, à 21% à la demi-heure, de 36% à la fin, pas un seul tir, ni même un corner dans tout le match. Et un gardien, Yohan Pelé, déclenchant une bronca de tout le stade parce qu’il jouait la montre en traînant avant de jouer un six mètres… à la 39e minute. Ceci dit, il faut aussi souligner que si ses joueurs ne sont jamais parvenus à aligner trois passes de suite, ce n’était pas de la faute du coach. Ni même de celle des Parisiens, longtemps incapables de se montrer dangereux en dehors de quelques contre-attaques, forcément rares, et de coups de pied arrêtés. A la 53e, Edinson Cavani a d’ailleurs réussi l’exploit d’être signalé hors-jeu sur une attaque placée. Et au départ de cette action, Bafé Gomis se trouvait à 30 mètres de son but…

Disons-le : Rudi Garcia, qui n’avait rien à perdre, a eu raison de ne rien tenter. Et c’est justement son homologue du PSG, Unai Emery, qui lui aura donné raison, en ne proposant rien d’autre qu’une bouillie de football. Sur les quelques centres tentés par les Parisiens, il y a toujours eu un Rod Fanni, un Doria ou un Henri Bedimo pour couvrir le placement douteux ou la relance approximative du partenaire. En outre, on jurerait que la perte du brassard , première décision forte du nouvel entraîneur marseillais, a piqué l’orgueil de Lassana Diarra, qu’on sentait jusqu’ici moyennement motivé cette saison, et qu’on vu renaître ce dimanche soir… L’histoire retiendra que l’OM de Garcia sera d’abord venu chercher un 0-0 au Parc à la manière des minots il y a dix ans. On a connu bases plus solides. Mais l’avantage, quand on part de zéro, c’est que ça ne peut aller qu’en mieux.


Hamza HIZZIR

Tout
TF1 Info