"Un serviteur de l'État" : qui est le général François Lecointre, futur ex-chef d'état-major des Armées ?

Publié le 13 juin 2021 à 13h20, mis à jour le 13 juin 2021 à 14h57
"Un serviteur de l'État" : qui est le général François Lecointre, futur ex-chef d'état-major des Armées ?

PORTRAIT - En fonction depuis quatre ans, le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, va prochainement quitter ses fonctions. Retour sur le parcours d'un militaire salué par l'Élysée comme un "serviteur de l'État".

"Un héros, reconnu comme tel dans l’armée." C’est en ces termes qu’Emmanuel Macron présentait le nouveau chef d’état-major, François Lecointre, mi-juillet 2017, quelques heures après l'annonce de la démission de Pierre de Villiers. Aujourd'hui âgé de 59 ans, ce diplômé de Saint-Cyr va, quatre ans après, quitter ses fonctions, a annoncé l'Élysée ce dimanche. Il sera remplacé par l'actuel chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Thierry Burkhard.

"Le général François Lecointre a soumis il y a plusieurs mois au président de la République sa demande de quitter le service actif après le 14 juillet 2021. Le président de la République tient à saluer en lui le grand soldat, le chef militaire et le serviteur de l'État." Emmanuel Macron "remercie tout particulièrement le général Lecointre pour son action inlassable à ses côtés dans la direction des opérations militaires durant quatre années et lui adresse ses vœux les plus chaleureux pour l'avenir", a complété l'Élysée.

"Quel que soit le pouvoir, les armées doivent obéir"

Invité du Grand Jury ce dimanche sur LCI, le général Lecointre a expliqué les raisons de ce départ, estimant important "d’éviter qu’il y ait une politisation du chef d’état-major des armées", et donc ne souhaitait pas quitter ses fonctions à la fin du quinquennat, réfutant par ailleurs les rumeurs de mésentente avec Emmanuel Macron, alors que ce dernier vient d'annoncer, après plus de huit ans d'engagement massif, une réduction de la présence militaire française du Sahel. "Il n’y a pas de désaccord", a-t-il souligné, avant d'apporter quelques nuances : "Il peut y avoir une vision qui fasse que le chef militaire que je suis considère que telle ou telle orientation nuise à nos succès tactiques."

Il est en outre revenu sur la publication, fin avril et début mai, de deux tribunes de militaires dans l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, après laquelle il avait invité leurs signataires à quitter l'armée. "Les soldats doivent obéir au pouvoir politique lorsqu'il est élu légitimement. Nous sommes en démocratie, nous sommes en République, et c'est essentiel. Quel que soit le pouvoir, les armées doivent obéir", a-t-il de nouveau souligné ce dimanche.

Au cours de sa carrière militaire, le général Lecointre, issu de l'infanterie de marine, a entre autres participé à l’opération Turquoise au Rwanda en 1994 et servi en Bosnie-Herzégovine dans le cadre de la force de protection des Nations unies en 1995. Plus récemment, en 2013, il a commandé la mission européenne de formation de l'armée malienne.

Un héros qui a su libérer des soldats français, notamment en 1995, dans la guerre en Bosnie-Herzégovine
Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement

"C'est un militaire qui a une expérience reconnue des opérations (...) et son expérience de terrain, de combat, est quelque chose qui dans la période actuelle qui est particulièrement importante pour nous", avait indiqué Christophe Castaner, alors ministre de l'Intérieur, au moment de la nomination du général Lecointre comme chef d'état-major. 

"C'est un héros reconnu dans l'armée comme tel, un héros qui a su libérer des soldats français, notamment en 1995, dans la guerre en Bosnie-Herzégovine", ajoutait encore celui qui est devenu le patron du groupe LaREM à l'Assemblée. "Il a su monter à l'assaut, à la baïonnette, il a su avoir une autorité qui est reconnue de tous."


La rédaction de TF1info

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