Gouvernement : Arnaud Montebourg réclame un changement de cap économique

Publié le 23 août 2014 à 12h37
Gouvernement : Arnaud Montebourg réclame un changement de cap économique

OFFENSIVE – Dans un entretien accordé au “Monde”, le ministre de l’Economie appelle "à faire évoluer nos choix politiques". Une volonté de se démarquer de l’exécutif alors que Manuel Valls ne veut pas entendre parler de "changement de cap".

C’est une nouvelle épine dans le pied lancée par Arnaud Montebourg à l’exécutif. A la veille de sa traditionnelle Fête de la rose organisée à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), le ministre de l’Economie passe à l’offensive. Dans un entretien accordé au Monde ce samedi, le patron de Bercy plaide pour un changement de cap en matière de politique économique, appelant le gouvernement à "faire évoluer les choix politiques". "Les choix politiques ne sont pas figés", affirme-t-il.

"Nous devons apporter des solutions alternatives", défend le ministre de l’Economie. S’appuyant sur le diagnostic émis par des experts, il met en garde contre la récession qui menace l’Europe. "Il faut donner la priorité à la sortie de crise et faire passer au second plan la réduction dogmatique des déficits qui nous conduit à l’austérité et au chômage", déclare-t-il.

Le contre-pied de Manuel Valls

"Aujourd’hui, la réduction à marche forcée des déficits est une aberration économique car elle aggrave le chômage, une absurdité financière car elle rend impossible le rétablissement des comptes publics, et un sinistre politique car elle jette les Européens dans les bras des partis extrémistes", estime Arnaud Montebourg.

Des propos qui tranchent avec ceux tenus une semaine auparavant par Manuel Valls. Dans un entretien au JDD, le Premier ministre estimait qu’il était "hors de question" de changer de politique économique. Malgré ses critiques, le fougueux Arnaud Montebourg affirme pourtant ne pas se situer dans l’hypothèse d’une démission du gouvernement pourtant régulièrement évoquée. "Je suis à mon poste pour faire évoluer des politiques qui méritent d’être changées", estime-t-il.

François Hollande et Manuel Valls répondent dans la foulée

Visés par les tacles de l'ancien candidat à la primaire PS, la réponse du Président et du Premier ministre n'a pas tardé. En déplacement dans les Comores pour le sommet de la Commission de l'océan Indien, François Hollande a réagi : "Je souhaite que nous puissions convaincre nos partenaires européens de donner une priorité à la croissance." Et d'ajouter : "Tous ceux qui portent cette idée sont les bienvenus et c'est la priorité du gouvernement."

De son côté, Matignon a tenu à minimiser la sortie d'Arnaud Montebourg, affirmant qu'elle "n'a rien de choquant". Tout en glissant un message au patron de Bercy : "La donne européenne est en train de changer. Le président de la République et le Premier ministre agissent dans ce sens et le Premier ministre attend du ministre [Arnaud Montebourg, ndlr] un engagement total sur la loi croissance et pouvoir d'achat."


 


La rédaction de TF1info

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