CALAIS - Après le transfert de plus de 2300 migrants vers les centres d'accueil et d'hébergement (CAO) lundi, les autorités poursuivent le démantèlement de la "jungle" de Calais ce mardi. Une équipe de déblaiement a commencé le nettoyage.
Les autorités poursuivent l'évacuation de la "Jungle" de Calais mardi avec 45 bus affrétés. Peu après 9h, le premier car a quitté le parking. Les grilles du hangar d'où partent les bus avaient ont été ouvertes vers 8h15 pour laisser entrer les femmes. Puis ce sont les mineurs qui ont été invités à entrer un à un dans le bâtiment. Tôt le matin, avant 8h, un groupe de 300 personnes attendait déjà devant le bâtiment avant qu'il ouvre, assis par terre sous la protection d'un cordon de gendarmes.
Lundi, près de 2000 migrants adultes ont été transférés vers les 80 centres d'accueil et d'orientation (CAO) et 400 mineurs ont été orientés vers les conteneurs du centre d'accueil provisoire (CAP), une structure en dur située sur le campement, dans l'attente de l'instruction de leur dossier. L'opération va durer toute la semaine.
Dans la matinée, l’évacuation a été animée par quelques scènes de tension devant le hangar d'accueil des migrants. Des mouvements de foule ont contraint le cordon de CRS à reculer de plusieurs mètres et le groupe a été scindé en plusieurs parties et invité à se rasseoir. "Ne poussez pas, ne poussez pas!", ont lancé les forces de l'ordre en anglais, en extrayant les jeunes un à un, pour les faire accéder au bâtiment. De leur côté, les associatifs présents ont tenté de calmer l'anxiété.
Début du nettoyage sous haute sécurité
Une équipe de déblaiement a commencé à travailler autour du Centre d'accueil provisoire (CAP), où sont désormais logés les mineurs. Entourée de CRS, elle passe dans chaque tente pour s'assurer qu'il n'y a plus personne, et "si la tente est vide, l'entreprise de nettoyage" a pour consigne de la retirer. Mais alors que commençaient les travaux de nettoyage, deux incendies, le premier d'une maisonnette, le second d'un abri, se sont produits quasi-simultanément, comme en témoigne la photo d’un journaliste du New York Times. Les feux ont rapidement été maîtrisés par les pompiers.
Migrants have started fires in some places to protest, as they did in February when authorities cleared out the southern half of the #Jungle pic.twitter.com/so7DyPFGrK — Aurélien Breeden (@aurelienbrd) 25 octobre 2016
Au total, 40 personnes devraient participer au nettoyage. Pour les aider, "pas de bulldozer" a promis la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, mais "des pelles mécaniques qui prendront les déchets pour les mettre dans des bennes". Les baraques, les tentes et les abris de la "jungle" seront détruits dans la semaine.