Nucléaire : Greenpeace affirme qu'au moins 55% des réacteurs sont défectueux

par Loïc LE CLERC
Publié le 29 septembre 2016 à 8h49
Nucléaire : Greenpeace affirme qu'au moins 55% des réacteurs sont défectueux

ACCUSÉ LEVEZ-VOUS - Greenpeace sort un rapport sur l'état des réacteurs nucléaires français et le constat est alarmant : au moins 55% des réacteurs sont défectueux. "Autant de Fukushima possibles".

Voilà un document qui ne va pas plaire au gouvernement. Greenpeace vient de publier un rapport dans lequel l'ONG assure qu'"au moins" 55% des réacteurs nucléaires français sont "défectueux". Ce rapport s'appuie sur l'analyse de John Large, expert britannique en la matière, qui a étudié des documents de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il  qualifie les résultats de "pas seulement inquiétants, mais franchement préoccupants". 

Il dénombre 107 pièces irrégulières dans 32 réacteurs sur les 58 que compte la France dans ses 14 centrales. Ces irrégularités sont qualifiées d'"anomalie de la teneur en carbone". 

De quoi s'agit-il ? Le problème de cette trop grande teneur en carbone, c'est qu'en cas de choc thermique (si un réacteur surchauffe, on envoie de l'eau glacée pour le refroidir), l'acier devient cassant et le réacteur peut se fissurer. Le risque est clair : "Ce sont autant de Fukushima possibles !"

Je n’ai jamais vu de problèmes aussi graves à une échelle nationale.
John Large

Même un réacteur moderne n'est pas à l'abri de malfaçons. Cyrille Cormier, chargé de campagne chez Greenpeace, explique sur LCI : outre la cuve de l'EPR en construction de Flamanville qui est "vérolée", "ce sont des composants qui n'ont pas été bien construits" par Areva. "Même si l’on dispose d’informations précises, on constate que les pièces fabriquées depuis 1965 au Creusot souffrent de ces irrégularités. Et que les vérifications techniques effectuées par Areva ne sont pas fiables, pas plus que les certifications de l’ASN", précise John Large.

Si les contrôles ne sont pas effectués, c'est une question de moyens. Des moyens qu'Areva n'a pas, selon Greenpeace. Quand à l'ASN, elle n'aurait ni les moyens humains, ni légaux, pour enquêter correctement et doit donc se baser sur les dysfonctionnements signalés par Areva... Le nombre d'irrégularité pourrait donc même être sous-évalué.

Du côté d'EDF, on n'a pas encore réagi. Mais le 23 septembre dernier, l'entreprise commentait les allégations de l'ASN : "Aucune pièce n'est affectée par des problèmes de teneur en carbone".


Loïc LE CLERC

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