FEUX - Après les incendies des Cap Taillat et Lardier fin juillet, les terres du Sud-Est laissent entrevoir un paysage calciné, qui va nécessiter une sécurisation soignée et une restauration de longue haleine. Le Conservatoire du littoral lance lundi 7 août un appel aux dons.
Après le choc des flammes, place à l'après. Dans le Sud-Est, près de 400 d'hectares de forêts ont brûlé depuis le début de l'été 2017. L'urgence est maintenant de deux ordres : sécuriser les zones pour le public et restaurer les paysages pour faire revivre la faune et la flore. Un travail qui s'annonce de longue haleine.
"L'urgence, c'est le ciblage des zones les plus dégradées, affirme à LCI Richard Barety, chargé de mission au Conservatoire du littoral dans les départements du Var et des Alpes-Maritimes. On ne pourra pas tout restaurer en un hiver."
On estime à 500.000 euros le coût total de la restauration des Cap Taillat et Lardier
Richard Barety, chargé de mission au Conservatoire du littoral
Devant l'immensité des travaux à accomplir, un appel aux dons a été lancé dans la région pour couvrir une partie des dépenses, qui s'annoncent d'ores et déjà élevées. "C'est un désastre pour notre paysage, regrette Richard Barety. On estime à 500.000 euros le coût total de la restauration des Cap Taillat et Lardier." Une initiative inédite, qui donnera peut-être l'occasion aux amoureux de la région de se sentir "utiles" dans la réhabilitation de ce patrimoine naturel. Le Conservatoire du littoral espère provoquer un "engouement" autour de l'opération.
"Retirer les squelettes calcinés"
L'une des premières étapes de "l'après incendie" est la sécurisation. Elle consiste à nettoyer les restes calcinés, notamment les arbres, qui ne sont pas tous capables de renaître de leurs cendres. "Les pins, par exemple, ne repoussent pas après les incendies, explique Richard Barety. Il faut donc que l'on retire ces squelettes calcinés."
Sécuriser les sentiers très fréquentés du littoral est également une priorité. Une fois la végétation brûlée, les promeneurs ne sont plus contenus dans des petits chemins : ils peuvent se diriger n'importe où, et donc s'aventurer dans des zones impraticables.
Le "lessivage" des sols est redouté
Le plus urgent est de cibler les zones dégradées. "Le plus grand risque est le 'lessivage' des sols", détaille encore Richard Barety, c'est-à-dire le fait que les fortes pluies de l'automne "nettoient" les sols et enlèvent tous les sédiments indispensables à la régénération des sols. Les sédiments, issus des cendres des massifs, sont capitaux dans la poursuite du processus de réhabilitation des forêts, c'est pour ça que des "petits barrages" seront mis en place pour les retenir sur place. Ce sont eux qui feront la richesse des sols.
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Si le bilan écologique des incendies du sud-est est lourd, il n'est pas "irréversible" si la réhabiliation est bien menée. Malgré tout, il faudra compter au moins 30 ans pour que le massif se reconstitue dans son intégralité.