Le ras-le-bol des Français face à l'invasion de la pub sur Internet !

Publié le 23 novembre 2016 à 16h34
Le ras-le-bol des Français face à l'invasion de la pub sur Internet !
Source : Martin Lee/REX/REX/SIPA

INTERNET – Les bloqueurs de publicités rencontrent un succès grandissants auprès des internautes. Aujourd’hui, plus d’un Français sur trois sont équipés de ces logiciels. Utilisés de manière intensive, ils sont loins d’être sans conséquences. Explications.

Ras-le-bol de la pub sur Internet ! Pour y échapper, plus Français sur trois (36%) affirment avoir déjà installé un bloqueur de pub, relève une nouvelle étude de l'institut Ipsos pour l'organisation IAB France, qui regroupe les acteurs de la publicité sur Internet. En progression de 20 % depuis le mois de janvier (ils étaient alors 30%), l'utilisation grandissante des logiciels anti-pub confirme l’allergie des Français à la publicité en ligne.

Le niveau d'équipement varie toutefois selon les tranches d'âge : chez les 16-24 ans (55%), les 25-34 ans (45%), les 35-49 ans (33%), 50-64 ans (31%) et les plus de 60 ans (30%), soulignent les résulats de cette étude, menée depuis janvier 2016 sur un échantillon de 13.000 internautes. La "perturbation de la navigation" est de loin la principale raison évoquée pour 85% des internautes qui ont choisi de s'équiper d'un logiciel comme Ad Block, pour ne citer que le plus populaire.

IAB France

Le principal soucis mis en exergue par les internautes sondés : la possibilité de récupération et d'utilisation de leurs données personnelles. En effet, une écrasante majorité (88 %) estiment ce point dérangeant "car leur navigation relève de leur intimité personnelle". La plupart d'entre eux se disent inquiets de voir leur navigation "enregistrée par des entreprises privées". Plus étonnant, les 16-34 ans se sentent moins concernés, expliquant savoir "déjouer ou limiter la récupération de données", ou tout simplement parce que "cela peut présenter des avantages".

"Cela me dérange car ma navigation relève de mon intimité"

IAB France

Les internautes désactivent leur bloqueur, mais sous la contrainte

Parmi les sondés utilisant un bloqueur, 70 % le font sur leur ordinateur portable, 53 % sur leur PC fixe, mais seulement 12 et 13 % sur les tablettes et smartphones. Cependant,  il n'est pas précisé si l'étude tient compte dans le cas des smartphones des solutions directement intégrées dans les navigateurs, comme Opera, Vivaldi ou Safari plus récemment pour les utilisateurs d’iPhone.

Autre fait intéressant, de l'étude, 59 % des utilisateurs de bloqueurs de publicités les désactivent parfois, notamment lorsque des sites leur refusent l'accès. Et s'ils sont 84 % à céder sous la contrainte, un chiffre en très nette augmentation par rapport au dernier baromètre de janvier, 28 % seulement le font par solidarité "envers des sites qui ont une politique publicitaire responsable".

IAB France

Les bloqueurs de pub en ligne ne sont pas non plus des anges

Malgré l'installation de ces barrières aux pubs intrusives, certaines d'entre elles apparaissaient quand même à l'écran, constataient en janvier dernier huit internautes sur dix. Et pour cause : car n’allez pas croire, les éditeurs de logiciel bloqueur de pubs ne sont pas des enfants de choeur. D'abord, la plupart laissent passer un certain nombre pubs, voire ne les bloquent pas du tout sur certains sites en échange d’une rétribution. Et tout cela dans la plus grande opacité.

Ensuite : il menace la survie des sites d’information. Certains ont d’ailleurs pris des mesures drastiques pour lutter contre eux. A l'image de l'Américain Forbes ou de l'Allemand Bild qui ont choisi de fermer la porte à ceux qui ont activé un logiciel "anti pub" sur leur navigateur. Les autres sites d'information se contentent d'inciter leurs lecteurs qui en sont équipés à le désactiver. En échange, ils s'engagent à diminuer la gêne, incontestable, occasionnée par certains formats publicitaires.

L'étude note également que les bloqueurs réactivent de manière quasi  systèmatique leur bloqueur de pub lorsque les sites appliquent une pression publicitaire trop forte. Une utilisation raisonnable des publicités en ligne, autant pour le confort des internautes que pour la survie des médias en ligne, est donc plus que souhaitable pour l’avenir d’Internet. Gare aux abus donc !

Les sites de presse en ligne répliquent pour lutter contre les bloqueurs de pubsSource : Les vidéos infos
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Matthieu DELACHARLERY

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