L’inventeur du bouton "like" sur Facebook part en croisade… contre les réseaux sociaux

par Hamza HIZZIR
Publié le 10 octobre 2017 à 16h05
L’inventeur du bouton "like" sur Facebook part en croisade… contre les réseaux sociaux
Source : LOIC VENANCE / AFP

ARROSEUR ARROSÉ - Justin Rosenstein est l’ingénieur de Facebook qui, en 2009, a eu la lumineuse idée de créer un bouton pour aimer les publications. Aujourd’hui, il fait partie d’un groupe qui dénonce les dégâts causés par les réseaux sociaux.

D’un "lumineux tintement de pseudo-plaisir" à "l’addiction", il n’y a qu’un pas, que Facebook fait allégrement franchir. Les deux expressions sont de Justin Rosenstein. La première, le "lumineux tintement", décrit le "like", que cet ingénieur a inventé en 2009, quand il travaillait justement pour le compte de Facebook. La seconde sert à dénoncer la façon dont les réseaux sociaux s’emparent de nos vies. 

Là encore, c’est Justin Rosenstein lui-même qui le dit, dans un long article que lui consacre le quotidien britannique The Guardian. L’homme y explique pourquoi il s’est associé à d’autres ingénieurs de la Sillicon Valley pour mener désormais un combat contre la main qui les a nourris.

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Leur cible : ce que l’on nomme l’économie de l’attention. Celle-ci consiste à bâtir tout Internet en fonction des besoins des annonceurs, l’idée étant ensuite de pouvoir constamment leur vendre des espaces publicitaires. "C’est très commun, pour les êtres humains, de développer des choses avec les meilleures intentions sans se rendre compte de leurs conséquences négatives", pose Justin Rosenstein. Les fameuses bonnes intentions dont l’enfer serait pavé, selon le dicton.

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Le terme "enfer" n’est pas trop fort pour l’ingénieur. Aujourd’hui âgé de 35 ans, il pointe notamment les effets psychologiques qui découle du fait de toucher l’écran de son téléphone 2617 fois par jour, moyenne révélée par une étude récente. L’homme qui compare maintenant Snapchat à l’héroïne en a ainsi été réduit à faire installer par son assistant un système de contrôle parental sur son propre téléphone pour s’empêcher de télécharger de nouvelles applications.

En cause : la perte de concentration constatée chez tous les accros aux réseaux sociaux, conduisant même parfois à une baisse du QI. "Tout le monde est distrait. Tout le temps. Même quand le téléphone est éteint", affirme Justin Rosenstein. Pour qui les conséquences de ces dommages peuvent carrément mener… à des crises politiques majeures. En effet, l’ingénieur n’hésite pas à lier l’usage addictif des réseaux sociaux au vote du Brexit ou à l’élection de Donald Trump. "Ces forces digitales ont chamboulé le système politique, lâche-t-il. Elles pourraient même, si on ne fait rien pour les contrôler, rendre la démocratie telle qu’on la connaît complètement obsolète."


Hamza HIZZIR

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