Rachat de Twitter par Elon Musk : des milliers d'utilisateurs migrent vers Mastodon

Publié le 26 avril 2022 à 19h15

Source : Sujet JT LCI

Après l'annonce du rachat de Twitter par Elon Musk, de nombreux internautes ont fait part de leur intention de quitter la plateforme.
Le milliardaire américain veut revoir les règles de modération du réseau social pour donner plus de place à liberté d'expression.

Avec son gros mammouth en guise de logo, Mastodon est le dernier réseau social à la mode. Ces dernières 24 heures, ce clone de Twitter, apparu en 2016 dans l'indifférence quasi générale, a vu son nombre d'utilisateurs grimper en flèche. "Nous observons un afflux d'environ 41.287 utilisateurs sur le réseau Mastodon aujourd'hui", écrit la plateforme dans un message publié ce mardi matin sur Twitter. Le réseau social au pachyderme, qui revendique 600.000 inscrits rien qu'en France, pourrait tirer profit de l'exode des utilisateurs de son proche cousin.

Depuis l'annonce du rachat du réseau social à l'oiseau bleu par Elon Musk, un certain nombre d'utilisateurs ont fait part de leur intention de déserter la plateforme. Au cours des dernières semaines, le milliardaire américain a dit vouloir renforcer la liberté d'expression... au détriment de la modération. Et beaucoup craignent que le réseau se retrouve envahi par la désinformation et les discours haineux. Déjà en 2017, suite à des changements dans l'interface de Twitter, quelques pionniers du réseau avait  rejoint Mastodon, espérant y retrouver l'ambiance des premiers gazouillis.

Mastodon, c’est quoi ?

Il faut dire que la plateforme, en tout cas dans son fonctionnement, ressemble à s'y méprendre au réseau social Twitter. Comme lui, Mastodon est un service de "microblogging". Autrement dit, une plateforme permettant d'échanger en temps réel de courts messages, en les accompagnant de contenus multimédias (image, vidéo, GIF, etc.). Petit plus par rapport à Twitter, une option permet de masquer un contenu, image ou texte, pour qu'il s'affiche uniquement en cliquant sur un bouton.

L’interface de Mastodon s'inspire du célèbre logiciel Tweetdeck - un outil permettant de gérer les flux de divers réseaux sociaux. Sur Mastodonte, on publie des "pouets" (l'équivalent des tweets). Non pas en 280 caractères, comme sur Twitter, mais en 500 signes. On peut également suivre des profils, retweeter ("booster"), mentionner un utilisateur pour démarrer une conversation, marquer un message en favori ou bien encore recevoir des messages privés. 

De manière à limiter le harcèlement en ligne, Mastodon permet à ses utilisateurs de paramétrer les niveaux de confidentialité de leur pouet. Lorsque celui-ci est "public", tout le monde pourra voir le pouet sur les différentes timelines. En "non listé", il apparaîtra uniquement sur votre profil. En "privé", le pouet sera visible seulement par vos abonnés, tandis qu'en "direct", il sera visible par ceux qui y sont mentionnés (l'équivalent d'un DM sur Twitter).

Le détail qui change tout

Le réseau social Mastodon se distingue surtout de Twitter par le fait qu'il est open source. De cette manière, tous ceux qui savent coder peuvent le télécharger, l'installer ou éventuellement le modifier. Mais aussi le rendre utilisable sur des adresses de leurs choix, ce qu'on appelle des "instances". Faisant office de communautés, ce sont en fait les différentes adresses où des utilisateurs ont installé le logiciel Mastodon. A ce jour, on en compte environ 1400 en langue française.

En fonction de leur administrateur, ces instances peuvent avoir des règles différentes, dont il vaut mieux prendre connaissance avant de les rejoindre. Après votre inscription, vous serez redirigé directement vers mastodon.social, la plus populaire. Mais vous pouvez aussi choisir une autre communauté en sélectionnant la thématique de votre choix. Enfin, le réseau étant décentralisé, vous ne transiterez plus par les serveurs d’un géant du web, comme c'est le cas sur Twitter ou Facebook.


Matthieu DELACHARLERY

Tout
TF1 Info