Non, l'intelligence artificielle n'est pas encore une menace pour l'Homme

par Charlotte ANGLADE
Publié le 21 mars 2017 à 13h55, mis à jour le 29 mars 2018 à 10h34
Non, l'intelligence artificielle n'est pas encore une menace pour l'Homme

TECHNOLOGIE - Prise de pouvoir des robots, travailleurs remplacés par des machines... Depuis son apparition il y a environ 60 ans, l'intelligence artificielle effraie. Pourtant, elle ne serait pas si dangereuse qu'elle en a l'air. Le cabinet Deloitte a publié un livre blanc pour le prouver.

Pendant que les meilleurs joueurs d’échecs du monde sont battus par des ordinateurs, des machines spéculent à la place des traders et des voitures autonomes nous conduisent où bon leur semblent. Il y a dix ans, le scénario s’apparentait encore à de la science-fiction, il est pourtant aujourd’hui bien réel. Car depuis une soixantaine d’années, l’intelligence artificielle prend en effet de plus en plus de place dans notre quotidien et déchaîne les passions.

Ainsi, dans de nombreux débats, la crainte de voir celle-ci prendre le pas sur l’Homme, le dépasser intellectuellement, émerge régulièrement. Et quand l’astrophysicien Stephen Hawking est persuadé que "le développement de l’intelligence artificielle forte pourrait conduire à la fin de la race humaine", l’inventeur et ingénieur américain Elon Musk, la décrit comme "notre plus grande menace existentielle". Pourtant, dans un livre blanc intitulé "Pourquoi il ne faut pas avoir peur de l’intelligence artificielle", le cabinet Deloitte démonte cette idée apocalyptique.

Une lucidité façonnée par l'Homme

Selon les auteurs de l’ouvrage, l’intelligence artificielle d’aujourd’hui est loin de celle imaginée à l’aube de l’an 2000. À cette époque, les scientifiques pensaient que les ordinateurs seraient dotés d’une forme d’intelligence humaine. Or pour le moment, les robots ne fonctionnent que grâce à l’apprentissage massif de données et à des algorithmes imaginés par l’Homme.  Ainsi, les ceux-ci ne sont fiables que lorsque les données utilisées sont exactes et complètes.

De plus, avancer que "ces modèles "apprennent de l’expérience et s’améliorent" signifie que plus les données sont nombreuses, plus les estimations de paramètres sont précises. Dire que ces modèles "pensent comme les humains", est inexact", précise le livre blanc. En résumé, l'Homme est encore aujourd'hui indispensable à la machine, comme la machine est devenue indispensable à l'Homme.

L'intelligence augmentée

Déjà évoquée il y a une dizaine d’années, l'intelligence augmentée, "dont l’objectif n’est pas de construire des machines qui pensent comme les humains, mais de concevoir des machines qui aident les humains à mieux penser", serait sur le point de faire son grand retour. Concrètement, les machines devraient de plus en plus venir compléter l’intelligence humaine, et non l’annihiler.

"Ce partenariat symbiotique effectuera des opérations intellectuelles beaucoup plus efficacement que l’homme seul peut les exécuter", prédisait ainsi le psychologue et informaticien J.C.R. Licklider en 1960. Aujourd’hui, le GPS est l’un des exemples les plus concrets de ce concept d’intelligence augmentée. Le dispositif met à la disposition de l’utilisateur un ou plusieurs itinéraires conseillés. Libre à lui, par la suite, de prendre une décision et de choisir le chemin qui lui convient le mieux.

Des capacités empathiques

Au-delà d’un appui intellectuel, l’intelligence artificielle est aujourd’hui en mesure de fournir une aide précieuse en matière de capacités et de rapidité. Un ordinateur est capable de stocker beaucoup plus d’informations et de les analyser beaucoup plus vite qu'un humain. Dans le domaine médical par exemple, il peut être utilisé pour établir des diagnostics et attribuer des traitements en croisant les symptômes et les antécédents du patient.

À Bordeaux d'ailleurs, un psychiatre vient d'affirmer avoir créé le premier humain virtuel capable de diagnostiquer des troubles dépressifs à la suite d'un entretien. "L'enjeu n'est pas de remplacer le médecin mais d'assister ce dernier pour diagnostiquer plus rapidement des patients non identifiés comme dépressifs et possiblement, dans le futur, d'assurer un suivi médical de qualité au domicile du patient", explique-t-il dans un communiqué. Pour le moment, les résultats des tests sont encourageants. 

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Charlotte ANGLADE

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