INDISCRÉTION - La sanction est tombée mardi pour Facebook. Suite à une décision de la Commission nationale de l'informatique et des libertés en France (la Cnil), le réseau social va devoir s'acquitter de 150.000 euros d'amende pour de nombreux "manquements" à la Loi informatique et libertés.
Collecte et combinaison de données, traçage, manque de transparence… Pour la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), Facebook a dépassé les bornes. Elle a annoncé ce mardi avoir infligé au réseau social la sanction pécuniaire la plus importante qui existe : 150.000 euros. La Commission justifie cette amende par " le nombre des manquements - six au total -, leur gravité et le nombre important d'utilisateurs en France".
Un cookie espion, même si vous n'avez pas de compte Facebook
La formation restreinte, autrement dit le "tribunal" de la Commission, dénonce, entre autres, le fait que les utilisateurs de Facebook sont dépourvus de tout contrôle quant à combinaison massive de leurs données, notamment collectées pour l'affichage de publicités ciblées. Plus grave encore : le fait que même les internautes qui ne disposent pas de compte Facebook soient espionnés à leur insu par le réseau social grâce au cookie "datr". Celui-ci est installé sur l'ordinateur dès lors qu'une personne visite la plateforme Facebook, sans forcément s'y inscrire.
À partir de ce moment-là, ce cookie enregistre toutes les pages visitées et qui disposent d'un module social, comme le fameux "J'aime". Les internautes qui ne possèdent pas de compte sur Facebook ne peuvent pas "être clairement informés et comprendre que leurs données sont systématiquement collectées dès lors qu'ils naviguent sur un site tiers comportant un module social", reproche la Commission, qui juge d'autre part cette façon de faire "déloyale". En 2015, la justice belge avait ordonné à Facebook de cesser l'utilisation de ce cookie.
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Facebook "respectueusement en désaccord" avec la Cnil
En 2016, la Cnil avait fixé un ultimatum à Facebook. Elle lui avait donné trois mois pour se mettre en conformité avec la Loi informatique et libertés. Un délai avait été renouvelé une fois à la demande du groupe. Mais après "des réponses insatisfaisantes" de la part de la firme de Mark Zuckerberg, une procédure de sanction avait été lancée en novembre. Dans un commentaire adressé à l’AFP, le réseau social a fait savoir qu’il prenait "acte de la décision de la Cnil", avec laquelle ils se disent "respectueusement en désaccord". S’il souhaitait faire appel, le groupe dispose d’un délai de quatre mois.