Loisirs, aide, écoute, maison…: les robots servent (presque) à tout

Melinda DAVAN-SOULAS, envoyée spéciale à Tokyo (Japon)
Publié le 5 octobre 2016 à 6h00, mis à jour le 5 octobre 2016 à 10h06
Loisirs, aide, écoute, maison…: les robots servent (presque) à tout
Source : M.D.S.

HUMANOIDES – Goldorak et Astro le petit robot en étaient les dignes représentants. Les robots tiennent une place à part dans la culture et le quotidien des Japonais. Ce n'est donc pas sans surprise qu'ils peuplent les allées du CEATEC de Tokyo. Avec des missions plus ou moins utiles.

Venir au Japon sans croiser de robots n'irait pas seulement à l'encontre des clichés véhiculés en Occident, mais aussi d'une certaine réalité que vient rappeler le CEATEC. Les robots sont une partie importante de la culture japonaise, dont Goldorak, Gundam  ou encore Astro le petit Robot (les plus âgés s'en souviendront), sont de dignes descendants d'une lignée qui trouverait ses origines au XVIIe-XVIIIe siècle, à l'époque où des automates avaient été conçus pour servir le thé aux invités. Le salon de l'électronique, qui se tient cette semaine à Tokyo, rappelle une fois de plus que l'avenir high-tech s'écrit très largement en compagnie de nos amis les robots.

Symbole de l'entrée dans une nouvelle ère technologique, le robot semble omniprésent, dans les réflexions en tout cas, mais son rôle pas vraiment défini. Plus proche de l'humain car de plus en plus souvent doté d'une intelligence artificielle et d'expressions, il s'assimile, au Japon, aussi bien à un interlocuteur en tous genres qu'à un compagnon humanoïde avec lequel partager son état d'esprit.

Des concierges et des accompagnateurs

Et au CEATEC, les derniers modèles exposés vont dans ce sens. Voire dans tous les sens. Car dans la famille robots, il y en a pour tous les goûts et toutes les occasions. Il y a ceux qui viendront en aide au plus grand nombre. C'est le cas de Robopin, le robot médiateur de Fujitsu aux fonctions de "concierge". Il sera là pour vous orienter, répondre à vos questions dans des lieux publics par des gestes et sa voix. Mais il peut aussi être utilisé pour analyser la santé de chaque membre de la famille, à tout moment de la journée, et définir aussi les humeurs de chacun.

Paraissant le plus abouti des robots dans la définition de leurs rôles, EMIEW3 est un robot de 90 cm de haut pour 15 kg dont la mission est de venir en aide aux personnes perdues. Conçu pour s'exprimer dans les aires publiques, avec l'aide de relais positionnés un peu partout, il est capable, grâce à ses 14 capteurs et à sa caméra frontale, de distinguer les personne qui ont besoin d'aide, cherchent leur direction, et de les accompagner. Il ajuste alors sa vitesse de circulation sur ses quatre roues, peut sentir si vous vous éloignez trop dans son dos. Le robot d'Hitachi parle pour le moment quatre langues (japonais, chinois, anglais et coréen), mais son appli pourra lui permettre d'en ajouter d'autres. Apte à répondre dans un environnement bruyant, ses capteurs lui permettent de vous entendre même si vous parlez dans son dos. Il est déjà en test dans les gares de Tokyo Station et à l'aéroport d'Haneda (Tokyo) pour orienter les voyageurs égarés.

Des robots à la maison et pour s'amuser

Et puis, il y a les robots qui viennent vous aider à la maison. Ce ne sont pas de simples appareils électroménagers répondant aux consignes passées par votre smartphone. Ce sont de petits êtres qui veulent vous faciliter le quotidien. A commencer par le Home Assistant de Sharp, une petite boule blanche capable de régler votre température intérieure si vous lui dites que vous avez trop chaud. Home Assistant se connecte à vos appareils par l'intermédiaire d'internet et peut les mettre en marche ou les arrêter. Mais ce petit robot est aussi capable d'adapter son langage à son interlocuteur, selon que ce soit un adulte ou un enfant, pour comprendre les consignes et y répondre.

Sous ses allures de robot clown à l'ancienne avec son nez rouge, BOCCO (Yukai Engineering) est là pour rassurer les familles. Car son rôle est de servir d'intermédiaire entre un enfant seul à la maison sans smartphone (ou d'une personne âgée à son domicile) et les membres de sa famille. Il pourra ainsi communiquer vocalement ou par écrit avec les absents (BOCCO se connecte en Wi-Fi à Internet ou par Bluetooth à d'autres appareils). Ses capteurs de mouvement peuvent aussi lui permettre, attaché à une porte, de signaler quand quelqu'un rentre à la maison et prévenir par l'intermédiaire d'une notification les parents qui pourront répondre à l'aide de leur smartphone.

Et puis, il y a des robots étonnants comme RoBoHoN, à mi-chemin entre un robot et un téléphone. En fait, il fait les deux. Aperçu l'an dernier, le petit robot de Sharp (19,5 cm de haut) s'enrichit de nouvelles fonctionnalités comme guide voyage, vidéo projecteur ou aide à la prise de tension de personnes âgées. Il ne se contente plus d'être un gadget à forme humaine connecté à votre smartphone façon écouteur ludique (et onéreux, plus de 1 600 euros !). Il échange avec vous et peut même amuser les bébés d'une petite danse. Le compagnon idéal des personnes seules.

G.D.

L'intelligence artificielle dans le Cloud

Forpheus, lui, est là pour amuser la galerie. Ce robot monumental sert avant tout le Guinness Book des records dans lequel il vient d'entrer en tant que premier "tuteur robot de tennis de table". Car sa passion, c'est le ping-pong et d'en être votre partenaire de jeu. Un robot guère utile et avant tout ludique, afin de démontrer les recherches de la société Omron en termes de relations homme-machine. 

Le robot qui nous a laissés finalement le plus perplexe, c'est le Kirobo Mini. Ce petit robot fort mignon est le fruit du travail de la firme Toyota qu'on ne pensait pas retrouver là. Kirobo Mini n'a aucun lien de près ou de loin avec l'automobile. C'est un robot compagnon de jeu, de solitude aussi. De plus, il n'est pas capable d'émotion ou de réactions… sans connexion wi-fi ou 4G ! Car Kirobo Mini a besoin d'être relié à un Cloud où il puisse son intelligence grâce à un algorithme qui gère les données stockées et lui permet de répondre (moyennant un coût mensuel de quelques euros alors que le prix de départ atteint pratiquement les 400 euros).

Les robots vont donc continuer d'envahir notre quotidien, notre maison, nos magasins ou notre bureau. Mais pas d'inquiétude, comme dans les films ou ouvrages futuristes, de voir des robots prendre le contrôle du monde en réfléchissant mieux et plus vite que des humains. La majorité des robots présentés au CEATEC ont un point commun : leur intelligence artificielle n'est pas embarquée. Pour la plupart, elle se trouve dans un Cloud auquel doit être relié le robot bénéficiant d'une connexion 3/4G ou Wi-Fi pour profiter de nombreuses fonctionnalités (reconnaissance vocale, intelligence artificielle du robot…). La vie facilitée, sans doute. En revanche, les portemonnaies vont devoir être bien remplis car ces petits joujoux ne sont pas vraiment abordables (à partir de 170 euros pour les premiers prix).

M.D.S.

Melinda DAVAN-SOULAS, envoyée spéciale à Tokyo (Japon)

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