On a testé la Super Nintendo Classic Mini, le plaisir retrouvé des années 90

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 13 octobre 2017 à 12h06, mis à jour le 24 janvier 2018 à 16h06
On a testé la Super Nintendo Classic Mini, le plaisir retrouvé des années 90

REVIVAL – Annoncée en juin dernier, dans les pas du succès de sa grande sœur, la NES Classic Mini, la Super Nintendo Entertainment System (SNES) a fait son apparition fin septembre, elle aussi, en version miniaturisée. Elle est passée entre nos mains nostalgiques pour un délicieux plongeon dans le passé.

Si vous étiez enfant ou adolescent dans les années 1990, vous n’avez pas pu passer à côté. Que ce soit à domicile ou chez votre meilleur ami de l’époque, les heures ont défilé manette en mains à s’affronter sur la Super Nintendo Entertainment System (SNES), que ce soit aux poings sur Street Fighter ou au volant sur Mario Kart. Et tous ces enfants devenus grands attendaient fermement le retour de la console star de Nintendo.

Après le succès de la NES Classic Mini, "Big N" (le surnom de la firme japonaise) n’a pas pu résister et a ressorti en septembre la SNES en version mini. Pour la petite histoire, la Super NES a été lancée en 1992 en Europe (1990 au Japon) pour succéder à la NES. La dernière-née de Nintendo fait alors faire un bond au secteur vidéoludique, avec sa grande rivale de l’époque, la Sega Mega Drive - qui pourrait également faire son retour en version miniaturisée. La Super NES voulait éviter les jeux vidéo violents ou gore, là où sa concurrente ne s'offrait aucune limite pour s'étiqueter "cool".

A son catalogue, on trouvera au fil des années des jeux vidéo devenus de grands classiques (Super Mario Kart, The Legend of Zelda, Donkey Kong, Street Fighter, Super Metroid, etc.). 

Melinda DAVAN-SOULAS

Le design

La SNES Classic Mini reprend trait pour trait le design de son modèle en modèle réduit qui tient dans le sac. La console culte a toujours son look gris et arrondi, à quelques exceptions près : le port des manettes d’antan s’avère en fait n’être qu’une trappe en plastique qui cache les nouveaux ports pour des fiches identiques à celle de la NES. La console a évidemment abandonné sa prise péritel et se raccorde désormais au téléviseur en HDMI. La trappe qui servait jadis à positionner les cartouches de jeu n’est ici que décorative. Le bouton "Eject" tout autant.

Les manettes sont la réplique taille réelle des manettes originales. Mais Nintendo a tiré des enseignements de la NES Mini en proposant cette fois deux manettes au lieu d’une seule, qui s’adaptent au recul nécessaire avec 140 cm de câble au lieu de 80 cm pour la NES.

Melinda DAVAN-SOULAS

Le contenu

Une fois la SNES allumée, c’est un retour en enfance pour beaucoup qui s’annonce. L’interface pixellisée fait appel à notre nostalgie avec ses 21 jeux préinstallés à disposition dans le carrousel (20 classiques plus un inédit). On notera que chaque titre se lance rapidement, sans doute bien plus qu’à l’époque de leur sortie.

Si vous avez deux manettes, tous les jeux ne sont pas collaboratifs ou compétitifs. Seulement neuf le sont, mais pas Donkey King Country, malheureusement, malgré ses deux héros que l'on peut jouer alternativement.

Nintendo

On croise ainsi, parmi ces 21 jeux, les grands classiques que l'on espérait, de Super Mario World à Star Fox (Starwing chez nous), The Legend of Zelda : A Link to the Past, Final Fantasy II ou encore Street Fighter et Secret of Mana. On retrouve avec la même joie les confrontations entre amis sur Mario Kart. A une époque où les jeux vidéo ne jurent plus que par l'affrontement en ligne et le multijoueurs face à des noms sur un écran, quel bonheur de s'asseoir côte à côte pour jouer ! Il faut se refamiliariser avec les commandes et retrouver nos vieux réflexes ("Mais pourquoi a-t-il fait un saut si long ?") pour apprécier ces vieux opus qui n'ont finalement -hors graphisme - pas tant vieilli que cela. Enfin si un peu, mais on les savoure quand même et on prend surtout plaisir à les partager avec la jeune génération qui regarde cela avec un œil aussi interrogateur que curieux.

Nouveautés

Et l'on découvre aussi une petite nouveauté, Star Fox 2. Bien que conçu dans les années 1990, le jeu avait été mis à la poubelle par Nintendo. Il revient en super bonus 25 ans plus tard, après vous être néanmoins frotté au premier du nom pour pouvoir débloquer la suite. Un space opera totalement rétro, aux graphismes complètement dépassé mais qui s’apprécie manette en mains. L’univers SF de ce jeu de tir en vaisseau spatial ou à pied avec ses pilotes animaliers fait toujours son petit effet. On reste bienveillant face à cette 3D naissante, même si la jouabilité est parfois difficile d’accès.

La Super NES propose la sauvegarde de vos parties, mais aussi la possibilité de revenir quelques minutes en arrière dans le déroulé de votre partie pour éviter un échec. Une fonctionnalité qui n'existait pas dans la version d'origine mais que l'on apprécie grandement au XXIe siècle vidéoludique. Les graphismes en 16-bit s'adaptent bien aux écrans modernes. Il faut dire que ce n'est pas une version miniaturisée de la SNES que l'on trouve à l'intérieur. De petits curieux qui ont ouvert la bête ont découvert qu'il s'agissait en fait bien d'un émulateur de jeu poussé par une configuration identique à celle qu'avait mise Nintendo dans... la NES Classic Mini.

Melinda DAVAN-SOULAS

On passera sur le prix un peu élevé finalement pour un émulateur relooké (79 €) et la difficulté à la trouver. Nintendo a promis un réassortiment avant Noël… pour un produit qui n’est pas destiné à perdurer.

La Super NES s’avère donc une sympathique madeleine de Proust pour beaucoup et l’on replonge avec délectation dans ses souvenirs d’enfance. Les graphismes ont pris forcément un terrible coup de vieux, mais cela leur laisse un charme inégalé. Cette mini-console nostalgique de Nintendo s’apparente davantage à un objet de collection, qu’on s’autoriserait de temps en temps à sortir du carton qu’à une console de tous les jours. Dommage que l’on ne puisse pas y introduire les vieilles cartouches que l’on posséderait encore.


Mélinda DAVAN-SOULAS

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