Le Grand Prix de Bretagne lance la course vers le Prix d’Amérique

Anne-Louise ECHEVIN
Publié le 18 novembre 2016 à 10h19, mis à jour le 18 novembre 2016 à 16h50
Le Grand Prix de Bretagne lance la course vers le Prix d’Amérique
Source : SIPA

Dimanche, les trotteurs prennent le relais des galopeurs dans le circuit EpiqE Series. Le Grand Prix de Bretagne lance la course vers le Prix d’Amérique, le championnat du monde des trotteurs qui se disputera le 29 janvier 2017 à Vincennes.

Qu’est ce que le trot ?

Le trot est l’une des trois allures du cheval et celle dite intermédiaire : pas, trot et galop. C’est une allure symétrique avec phase de suspension : le cheval progresse en diagonale : l’antérieur droit avance en même temps que le postérieur gauche, puis vient une phase de suspension, puis l’antérieur gauche va avancer en même temps que le postérieur droit, et ainsi de suite…

Le but d’une course de trot est, pour simplifier, d’aller le plus vite possible sans passer au galop. Selon l’endroit du parcours où se trouve le cheval, le galop est plus ou moins interdit : un cheval a le droit à un maximum de quinze foulées au galop au départ de la course et zéro dans les deux cents dernier mètres. 

D’autres allures sont aussi interdites. C’est le cas du traquenard – le cheval trotte des antérieurs mais galope des postérieurs -, l’aubin – le cheval galope des antérieurs et trotte des postérieurs -, et l’amble – le cheval avance ces membres antérieur et postérieur d’un même côté simultanément.

Les courses de trot se déclinent dans deux spécialités. Le trot attelé, où le cheval tire un sulky, est plus connu. La meilleure course française et peut-être du monde de cette spécialité est le Prix d’Amérique. Il y a ensuite le trot monté, où le cheval porte son jockey. La course la plus connue est le Prix de Cornulier, qui se court une semaine avant le Grand Prix d’Amérique. 

Les EpiqE Series au trot

Les EpiqE Series au trot comptent sept étapes, uniquement sur le segment du trot attelé et toutes sur l’hippodrome de Vincennes, surnommé le Temple du Trot. La première est le Grand Prix de Bretagne. C’est la première épreuve appartenant à ce que l’on appelle traditionnellement les "quatre B" : Grand Prix de Bretagne, Grand Prix de Bourbonnais (11 décembre), Grand Prix de Bourgogne (1er janvier) et Grand Prix de Belgique (15 janvier). Ce sont les quatre principales préparatoires au Grand Prix d’Amérique. 

Pour la saison 2016/2017, avec l’arrivée des EpiqE Series, les conditions de qualification pour le Prix d’Amérique via les "quatre B" ont changé. Sont désormais automatiquement qualifiés pour la grande épreuve les trois premiers de chacune de ces quatre épreuves, soit un maximum potentiel de douze chevaux.

Une autre épreuve labélisée EpiqE Series s’intercale entre ces quatre courses : il s’agit du Critérium Continental, qui se disputera le 25 décembre. Le gagnant du Critérium Continental est automatiquement qualifié pour le Prix d’Amérique. Cette course est, comme son nom l’indique, un Critérium, c'est-à-dire qu’il est réservé aux chevaux d’une seule et même génération. Dans le cas de ce Critérium Continental, ce sont les chevaux de quatre ans qui sont en piste. 

Il y a une dernière épreuve dont le gagnant est automatiquement qualifié pour le Prix d’Amérique : le Prix Ténor de Baune, réservé uniquement aux chevaux de cinq ans. La course n’est pas labellisée EpiqE Series et se dispute le même jour que le Critérium Continental, soit le 25 décembre.

Via ces six épreuves, un maximum de quatorze chevaux peut en théorie être qualifié pour le Prix d’Amérique, qui peut avoir un maximum de dix-huit partants au départ. Les dernières places seront donc attribuées aux chevaux non qualifiés via les préparatoires ayant obtenu le plus de gains dans leur carrière, dont 16.000 € depuis le 1er janvier 2016 et ayant couru au moins une fois depuis le 1er octobre 2016. Enfin, la dernière épreuve des EpiqE Series au trot est le Grand Prix de France, surnommé la revanche du Prix d’Amérique. Elle a lieu quinze jours après cette dernière épreuve, le 12 février, sur le créneau dit de vitesse : 2.100 mètres.

Focus sur le Grand Prix de Bretagne

Le Grand Prix de Bretagne est une épreuve ouverte aux chevaux de quatre à neuf ans inclus, ayant gagné au moins 160.000 € dans leur carrière. La course est fermée aux hongres, car tel est aussi le cas du Prix d’Amérique : ne peuvent courir cette grande épreuve que les chevaux pouvant ensuite devenir reproducteur. Le but premier des courses reste l’amélioration de la race chevaline.

Le Grand Prix de Bretagne propose une allocation totale de 160.000 €. La course se dispute sur les 2.700 mètres de la grande piste de Vincennes, soit le parcours du Prix d’Amérique. C’est un parcours exigeant car la grande piste de Vincennes est sélective, célèbre notamment pour sa montée, unique au monde. Le départ est volté : les chevaux se rassemblent dans des aires de départ, entrent ensuite sur la piste de façon perpendiculaire, voltent sur la gauche et s’élancent. La difficulté est de ne pas passer la ligne de départ  avant la fin du décompte donné par le starter. Si tel est le cas, un faisceau laser permettra de signaler qu’un cheval a franchi la ligne trop tôt. Il y a dès lors un faux départ et tout doit être repris. 

Une première EpiqE Series au trot de grande qualité

Dimanche, l’épreuve a fait le plein car ils seront dix-huit au départ, dont Tiégo d’Etang, le cheval le plus riche de la course et ayant remporté cette épreuve en 2014. Ce sera l’occasion de voir en piste le scandinave Propulsion, qui n’a encore jamais couru en France. Les chevaux étrangers ne sont autorisés à courir ce Grand Prix de Bretagne que depuis 2004. Propulsion va donc se tester sur la piste de Vincennes, que tous les chevaux n’arrivent pas forcément à bien aborder. Parmi les chevaux à suivre, il y a aussi Lionel, qui a commencé sa carrière en Norvège et évolue en France depuis l’année 2015. Il a remporté un mémorable Prix de Paris en 2016, où il battait le champion Bold Eagle, gagnant juste auparavant du Prix d’Amérique et du Grand Prix de France. Amiral Sacha, Bird Parker, Belina Josselyn ou encore Anna Mix devraient aussi faire partie des chevaux en vue.

Une des candidatures intéressantes est celle de Charly du Noyer. Il est le meilleur quatre ans de sa génération et son entourage décide de tenter leur chance face aux chevaux d’âge. Aucun quatre ans n’a remporté le Grand Prix de Bretagne depuis Joncy, en 1957… Voilà donc la difficile tâche de Charly du Noyer.

Enfin, depuis le légendaire Ourasi qui a réussi à remporter le Grand Prix de Bretagne puis le Prix d’Amérique durant la saison 1986/1987, le doublé n’a pas souvent été réalisé. Il est difficile car il faut réussir à maintenir un cheval en pleine forme de la mi-novembre à la fin janvier. Y sont parvenus les champions : Queila Gédé (1988/1989), Abo Volo (1996/1997), Jag de Bellouet (2004/2005), et Ready Cash (2011/2012).

>> A suivre en direct sur LCI dimanche à partir de 15h30 dans l'émission Au coeur de la course


Anne-Louise ECHEVIN

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