Comment un vendeur de kebab australien est-il devenu une star du web ?

par Joann MATHIAS Joann Mathias
Publié le 6 octobre 2016 à 17h45, mis à jour le 6 octobre 2016 à 17h59
Comment un vendeur de kebab australien est-il devenu une star du web ?

A L'OEIL - C’est sans doute ce que l’on appelle la magie d’Internet. Grâce à une offre généreuse, l'employé d’un kebab familial situé à Sidney, en Australie, est devenu en quelques semaines une véritable star du web. On vous explique comment.

Tout commence sur 9gag, site communautaire bien connu des amateurs de mèmes et autres GIF, lorsque, le 11 septembre dernier, un homme poste un selfie depuis son lieu de travail. Un cliché  quelconque qui aurait très bien pu passer complètement inaperçu, noyé dans le flux continu des posts qui pullulent sur le portail. Mais ce ne sera pas le cas.

En légende, l'internaute explique travailler dans la restauration rapide et promet un kebab gratuit... à chaque membre du site qui lui rendra visite. Anecdotique ? Pas vraiment, lorsque l’on sait que 9gag n’est rien autre que le 151e site le plus fréquenté du web (sur plus d'un milliard) avec quelques 300 millions de visiteurs par mois. 

Le "kebab de l'amitié"

Humour et second degré étant les deux pilliers du site, il était légitime de penser que la proposition, un brin farfelue, n'était qu'une blague. Eh bien non. Très vite, de plus en plus d’utilisateurs se sont mis à poster des photos qui prouvent que celui qui se présente sous le pseudonyme de The_Kebab_Guy tient bel et bien parole.  

Au gré de ses divers commentaires postés ça et là sur la toile, le restaurateur explique son geste : "Je vais peut-être perdre de l’argent, mais je me construis la meilleure famille du monde". Son mantra ? : "Répandre la paix et l’amour sans rien attendre en retour". Il invite encore celles et ceux qui insistent pour le payer à donner, à la place, leur argent à la première personne dans le besoin qui croisera leur route. Il assure que son père, patron du restaurant, soutient sa démarche, même si certains "clients" viennent jusqu'à "cinq fois par jour" se remplir l'estomac gratuitement...  Jusqu'ici, ils sont plus de 700 à avoir répondu à l'appel.

Contacté par LCI, Zargani, comme il se surnomme, précise : "Il y avait une mode sur le site, nous explique-t-il, qui consistait à ce que les gens postent des photos d'eux au travail.  Mais personne n'avait jamais rien offert en retour à la communauté. Je voulais être le premier à le faire. Je ne pensais vraiment pas que ma démarche deviendrait virale, mais depuis, j'utilise cette notoriété pour la bonne cause. Je veux rassembler les gens et atténuer la haine et la discrimination, qu'importe la religion, qu'importe l'origine des gens". 

Coup de com' ?

Quelques 14.000 abonnés sur Instagram plus tard, une page Facebook et des centaines de posts à sa gloire un peu partout sur Internet, the_kebab_guy fait l'unanimité et le nom de son restaurant, autrefois anonyme, a fait le tour de la planète. Le succès est total. Ou presque. 

Des  voix dissonantes s'élèvent en effet pour dénoncer une simple opération de publicité virale savamment orchestrée, auto-alimentée par les internautes qui n'ont de cesse d'en parler et de porter son auteur aux nues. Leur pensée, en substance : personne ne peut être aussi gentil sans contrepartie. "Mais qu'est-ce qu'il se passe avec toute cette publicité gratuite pour ce type ?", estime par exemple Lamaslayer5.

Face à ces (quelques) critiques, Zargani,  répond simplement : "Ces gens se méprennent à mon sujet et je suis certain que s'ils venaient me voir, ils me rejoindraient dans cette campagne pour la paix".

Concernant les pertes financières engendrées par sa "campagne pour la paix", il nous explique : "Grâce à ma famille qui me supporte dans tout ce que je fais, je n'ai pas à m'en soucier. Car ils voient que j'essaie de promouvoir la paix et l'amour sans rien demander en retour". Mais la popularité dont bénéficie désormais son restaurant est bien réelle et dépasse de loin tout ce qu'une campagne de pub traditionnelle aurait pu apporter.  Un buzz dans les règles de l'art, donc, comme Internet en a le secret. 

Le mot de la fin reviendra quant à lui à ce pharmacien qui affirme, non sans humour et avec sagesse : "Je tiens une pharmacie à Melbourne. Imaginez le chaos si j'imitais the_kebab_guy". 


Joann MATHIAS Joann Mathias

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