Allemagne : des réfugiés logés à Dachau en raison du manque de place

Publié le 21 septembre 2015 à 16h35
Allemagne : des réfugiés logés à Dachau en raison du manque de place

CRISE MIGRATOIRE - Pour faire face à l'arrivée massive de réfugiés, les autorités de Dachau (40.000 habitants) ont ouvert l'accès à des logements rénovés, situés sur le terrain de l'ancien camp de concentration. Une décision qui suscite le débat en Allemagne.

En Allemagne, l'afflux de demandeurs d'asile contraint les autorités à des solutions d'urgence pour éviter une crise humanitaire. Pour preuve, la réquisition d’une dépendance du camp de Dachau, ce lieu où plus de 30.000 personnes ont péri pendant la Seconde Guerre mondiale. Un camp qui, aujourd’hui, accueille plusieurs réfugiés.

Surnommée "Herb garden" comme le rappelle le Guardian , cette structure en bordure du camp hébergeait un potager où des détenus juifs cultivaient des plantes médicinales ou comestibles. Celles-ci étaient destinées à la population allemande et à la Wehrmacht. Désormais, les lieux ont été rénovés et accueillent depuis plusieurs mois – bien avant la crise migratoire – les habitants de la ville qui sont dans le besoin.

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"Un but social utile" pour le camp

Reconvertir en logement ces lieux où des milliers de personnes sont mortes ? Inconcevable, estiment certaines voix. Selon Gabriele Hammermann, la directrice du mémorial du camp de concentration de Dachau, "héberger les réfugiés dans un endroit qui symbolise la torture et la mort" n'est pas un geste très "accueillant". Mais pour le maire de la ville de 40.000 habitants, cette démarche donne avant tout "un but social utile" à cet espace. Celui-ci accueille au total 350 réfugiés dans sa commune.

Au delà de ce "pour ou contre", la réhabilitation du camp illustre le poids de la Shoah dans les consciences allemandes à l’heure de l’arrivée massive de réfugiés. "Cela n'était pas notre faute, mais nos grands-parents y ont pris part. Dans un certain sens, la crise des réfugiés, c'est une chance de racheter cela. Mais, d'un autre côté, les gens attendent trop de nous à cause de notre passé", a expliqué au Guardian un visiteur du camp. Des considérations auxquelles ne songent guère ceux qui, après des semaines d’errance à travers l’Europe, trouvent enfin un refuge. "Je voulais juste un toit au dessus de ma tête", a ainsi témoigné un jeune syrien de 22 ans, dans les colonnes du quotidien britannique.

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Thomas GUIEN

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