"Bébé miraculé" de l'incendie de la tour Grenfell à Londres : la fake news qui choque le Royaume-Uni

par Matthieu JUBLIN
Publié le 29 juin 2017 à 14h49, mis à jour le 30 août 2017 à 11h44
"Bébé miraculé" de l'incendie de la tour Grenfell à Londres : la fake news qui choque le Royaume-Uni

INTOX - Depuis plusieurs jours, un article évoquant un bébé miraculeusement sauvé de l'incendie de la tour Grenfell circule sur les réseaux sociaux au Royaume-Uni. Sauf que c'est une fausse information, et les internautes sont en colère.

L'article a tous les apparats d'un vrai : une banderole "breaking news" identique à celle de la BBC, le logo de "Metro", un célèbre site d'information britannique, et des sources qui semblent on ne peut plus fiables - une responsable de la police londonienne et le maire de Londres lui-même. L'histoire, quant à elle, a de quoi interpeller : un bébé a été retrouvé vivant au 16ème étage de la tour Grenfell, à Londres, douze jours après l'incendie qui a ravagé le batiment et fait 80 morts, selon un bilan toujours provisoire.

Cette histoire de "bébé miraculé" est fausse. Et de nombreux internautes sont tombés dans le panneau. Parmi les comptes Twitter qui ont relayé cette "fake news", beaucoup ont supprimé leur tweet. D'autres ne l'ont pas effacé, comme "Tiffany84", qui accompagne le lien vers l'article d'un commentaire : "Oh mon dieu !!! Un bébé a survécu ! Je prie pour qu'il se rétablisse ! Wow"

L'article mensonger toujours en ligne

D'autres internautes, qui ont compris que cette histoire était inventée de toutes pièces, tentent de faire preuve de pédagogie ou expriment leur colère. "Je vois cette histoire de 'bébé sauvé de l'incendie de la tour Grenfell après 12 jours' tourner. 1) pas la vraie adresse internet de Metro 2) le site est bourré de publicités. Malheureusement, c'est une fausse information", écrit Chris Boyd sur son compte Twitter, comme l'a remarqué The Independant

"Au malade qui a écrit ça, sérieusement, comment tu peux dormir la nuit ?", écrit une internaute sur son compte. "Pourquoi les gens font ça ?", se demande une autre, qui partage un article de la BBC (réel, cette fois) apportant quelques réponses sur les motivations des créateurs de "fake news", qui inventent de fausses victimes après des événements meurtriers. Ces motivations sont diverses : appât du gain, volonté de se moquer des internautes crédules, ou militantisme d'extrême-droite visant certaines populations... 

L'article mensonger est, lui, toujours visible sur internet. Sur le même site, on trouve même d'autres "fake news", comme cet article affirmant que l'élection présidentielle française a été... annulée par la "cour suprême" et doit être ré-organisée. 

Entre dimanche et mardi, l'article sur le "bébé miraculé" a été partagé plus de 350.000 fois sur Facebook, a constaté Mashable. En essayant de publier eux-même la "fake news" sur Facebook, les journalistes de Mashable ont constaté que le réseau social ne signalait pas aux utilisateurs que l'information était fausse. 


Matthieu JUBLIN

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