Chine : 275 euros de récompense "anti-terroriste"offerts à qui dénoncera une barbe suspecte

Edwy Malonga avec AFP
Publié le 23 février 2017 à 14h08, mis à jour le 23 février 2017 à 14h17
Chine : 275 euros de récompense "anti-terroriste"offerts à qui dénoncera une barbe suspecte
Source : AFP

DÉLATION - Une région chinoise promet de récompenser financièrement, à hauteur de 2000 yuans (275 euros), ceux qui dénonceront les individus dont la barbe serait le signe d'une radicalisation.

En Chine, dénoncer un homme dont la barbe serait le signe d'une dérive islamiste va pouvoir rapporter de l'argent. 2000 yuans ( 275 euros) de récompense sont promis au Xinjiang, région du nord-ouest chinois en proie à des tensions entre les Hans et les Ouïghours musulmans, à celui qui saura débusquer des "profils douteux". Il en est de même pour le signalement d'une femme entièrement voilée. 

Les autorités de la localité de Hotan, théâtre de récents actes de violence politique, ont au total mis en place un fonds de 100 millions de yuans (13,7 millions d'euros) afin de financer des récompenses "anti-terroristes", a rapporté un quotidien local.

Frapper, tuer, ou blesser est encouragé

La récompense pourra même atteindre 5 millions (près de 700.000 euros) de yuans pour la révélation d'un projet d'attentat ou pour quiconque "frappe, tue, blesse ou maîtrise des émeutiers", a précisé Le Quotidien de Hotan. "Dénoncer des extrémistes religieux utilisant faussement la religion pour perturber le fonctionnement des mécanismes judiciaires, administratifs, éducatifs ou autres, ou nuire aux lois du pays"; pourra rapporter jusqu'à 1 million de yuans ( presque 140.00 euros).

Des policiers récompensés mardi

Ce mardi, les autorités de Pishan, une localité dépendant de Hotan, ont versé 1,76 million de yuans ( 243.000 euros) à des policiers et à des sauveteurs qui sont intervenus la semaine dernière lorsque des assaillants ont poignardé à mort cinq personnes dans une foule, avant que trois d'entre eux ne soient abattus par les forces de l'ordre, d'après le récit de l'incident fait par les médias officiels. 

Le Xinjiang, qui occupe tout le nord-ouest de la Chine, a pour principale ethnie les Ouïghours, un peuple musulman turcophone dont certains membres accusent Pékin de répression culturelle et religieuse. Le régime chinois accuse de son côté les indépendantistes ouïghours de recourir au terrorisme.


Edwy Malonga avec AFP

Tout
TF1 Info