Biocarburants, interdiction prochaine des voitures à essence... le virage vert de la Chine

Publié le 15 septembre 2017 à 21h15
Biocarburants, interdiction prochaine des voitures à essence... le virage vert de la Chine
Source : STR / AFP

POLLUTION - Les annonces ont été faites coup sur coup. Alors qu'elle affirmait samedi sa volonté de fixer un calendrier pour l'interdiction des voitures à moteur thermique, la Chine a fait savoir mercredi qu'elle comptait massivement soutenir l'usage du bioéthanol.

La Chine serait-elle en train de prendre un virage écolo ? C’est ce que laisse transparaitre un document émis mercredi par la puissante agence de planification économique (NDRC), en lien avec l'Administration de l'Energie. Celui-ci stipule la décision du pays de "soutenir d’ici 2020 l’usage de l’éthanol carburant dans l’ensemble du pays". Pour l’heure, les biocarburants ne représentent qu’1% des volumes de produits pétroliers consommés en Chine, premier marché automobile mondial.

"Ce nouveau plan a été introduit pour encourager l'utilisation de bioéthanol : c'est renouvelable, bon pour l'environnement (...) c'est l'alternative idéale aux carburants fossiles", s’est réjoui un haut responsable de l'Administration de l'Energie, cité par l'agence officielle Chine nouvelle. Autre atout du bioéthanol : l’ouverture de débouchés pour les colossaux surplus de maïs du pays, évalués à plus de 200 millions de tonnes, rapporte l’AFP. Le bioéthanol est un mélange d'essence traditionnelle et d’éthanol. Ce dernier peut être fabriqué à partir de saccharose, contenu dans la betterave ou la canne à sucre, mais également de maïs.

D'autres alternatives étudiées

Pékin réfléchit néanmoins à d'autres ingrédients que le maïs pour les biocarburants. Selon le texte publié mercredi, le pays devra assurer d'ici 2025 "la production à grande échelle d'éthanol à base de cellulose", c'est-à-dire de déchets végétaux et ligneux. Une usine-modèle sera d’ailleurs opérationnelle dès 2020 pour produire 50.000 tonnes d'éthanol de ce type. "La Chine produit chaque année plus de 400 millions de tonnes de déchets végétaux issus des cultures ou de la sylviculture, dont 30% pourraient être utilisés à produire 20 millions de tonnes de biocarburant", explique l'Administration de l'énergie.

Au-delà de ces aspirations au biocarburant, Pékin a également indiqué samedi dernier envisager dans un futur proche – sans donner de date - l’interdiction de la production et de la vente de voitures à moteur thermiques sur son marché, suivant ainsi l’exemple de la France et du Royaume-Uni. Les deux pays ont affirmé récemment vouloir interdire la vente de voitures diesel ou essence d’ici à 2040. "De telles mesures vont conduire à de profonds changements dans l'environnement de l'industrie automobile en Chine", a insisté le vice-ministre de l'Industrie devant un forum automobile à Tianjin, selon des extraits de son discours rapportés par les médias d'Etat. Ce discours aurait suffi, selon Sciences et Avenir, à faire bondir de 6% le titre BYD, constructeur chinois spécialiste de l'automobile électrique, lundi 11 septembre à la Bourse de Hong Kong.


La rédaction de TF1info

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