INTERVIEW – Ce samedi matin, une quarantaine de compagnons et bénévoles d'Emmaüs ont parcouru 10 kilomètres du détroit de Gibraltar à la nage et en kayak. Un hommage aux dizaines de milliers de personnes mortes en Méditerranée, comme nous l'expliquait avant la traversée Frédéric Amiel, responsable du plaidoyer de l'association.
"Article Treize". C'est ainsi qu'Emmaüs avait baptisé au début de l'été une campagne destinée à sensibiliser le grand public sur le drame migratoire qui se joue en Méditerranée. Une campagne qui s'est poursuivie ce week-end, des membres de l'association traversant samedi le détroit de Gibraltar pour marquer les esprits et "défendre la liberté de circulation".
Six nageurs, accompagnés de 28 kayakistes, ont ainsi parcouru dix kilomètres, en un peu plus de 3h30, dans le détroit.
En direct de la traversée #Article13 l'effort continue des nageurs. Dans l'eau depuis 3h aux frontières de l'Europe. https://t.co/313l31YUbx — Frederic Amiel (@Fredericamiel) 9 septembre 2017
La traversée #Article13 s'achève sur la plage après plus de 3h30 de nage et se kayak dans le détroit de Gibraltar pic.twitter.com/L5iSd5MAR5 — Frederic Amiel (@Fredericamiel) 9 septembre 2017
Cette démarche fait écho à un spot vidéo diffusé en juillet par Emmaüs. Intitulé "l'horreur ne prend jamais de vacances", l'association y mettait en scène une place jonchée de linceuls. Vu plus de deux millions de fois sur internet, le clip a télescopé l'actualité : fin août des migrants avaient débarqué en canot sur une plage espagnole, au beau milieu des touristes. Il faut dire que l'Espagne, délaissée en 2015 et 2016 par les réfugiés au profit de l'Italie et de la Grèce, est plus que jamais une terre d'accueil. Selon Frontex, l'agence européenne de contrôle des frontières, plus de 2.300 personnes ont emprunté illégalement la route de "Méditerranée occidentale" vers l'Espagne pour le seul mois de juillet. Quatre fois plus qu'un an auparavant. Le point sur la situation avec Frédéric Amiel, responsable du plaidoyer chez Emmaüs France et présent à Tarifa, dans le sud de l'Espagne, où l'association s'est préparer à effectuer sa traversée (l'interview a été réalisée avant celle-ci).