Départ de la Grèce de la zone euro : le souhait d'Angela Merkel est-il possible ?

Publié le 4 janvier 2015 à 16h20
Départ de la Grèce de la zone euro : le souhait d'Angela Merkel est-il possible ?

ZONE EURO - Contrairement à 2012, Angela Merkel est désormais prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro. Mais techniquement, un pays peut-il le faire et si oui, à quel prix ? Metronews fait le point.

La Grèce peut-elle revenir à la drachme, sa monnaie nationale utilisée avant l’adoption de l’euro le 1er janvier 2002 ? Techniquement oui, mais dans les faits, un tel retour en arrière semble irréalisable, n’en déplaise à Marine Le Pen qui assure depuis plusieurs années qu’un retour au franc dans l’Hexagone est possible .

Pourquoi la question du départ de la Grèce de la zone euro se (re)pose-t-elle en ce début d'année 2015 ? Parce que Angela Merkel juge désormais "supportable” ce fait. A la veille d’élections législatives anticipées qui pourraient mener la gauche radicale anti-austérité au pouvoir à Athènes, la chancelière allemande pousse ainsi doucement le pays vers la sortie. Un avis à rebours de ses déclarations prononcées fin 2012 où elle assurait vouloir "que la Grèce reste dans l'euro".

Les traités n'ont rien prévu

Mais un tel départ n'est pas simple, loin de là. Tout d’abord, comme le soulignait l’ Express en 2011, les textes européens interdisent l'exclusion d'un pays de la zone euro contre sa volonté. La Grèce devra donc manifester sa volonté d’en sortir. Problème, comme le rappelle le site de l’hebdomadaire : aucun outil juridique "n'a été forgé pour encadrer une sortie de l'euro demandée par un État membre". Si un départ volontaire de l’Union européenne est bien prévu dans les textes (article 50 du traité de Lisbonne), donc de l’euro, un abandon de la monnaie unique tout en restant dans l’UE n’a pas été envisagé dans les textes. "L'entrée dans la zone euro est en principe irréversible", résume ainsi l’Express.

Irréversible donc sans retour en arrière ? Oui mais non. Comme le relève le juriste David Siritzky auprès du Monde , un départ de la Grèce de la zone euro pourrait être envisagé à l’aune d’une révision des traités européens, qui permettrait au pays d’en sortir sans renoncer à son appartenance à l'UE. Une tâche qui s'annonce ardue.

Le spectre de la contagion

Ce qui semble effrayer les États européens, c’est de se retrouver face à une situation inédite, qui n’a jamais été vécue encore moins envisagée… et qui pourrait les affecter. En mai 2012, le site du Point évoquait ainsi l’hypothèse d’une dévaluation après le retour à la monnaie nationale en Grèce, qui entrainerait une explosion de la dette grecque, libellée en euros. Une dette détenue en partie par les États européens qui deviendrait alors impossible à rembourser. Qui pèserait donc sur leurs créances... et celles de leurs contribuables. Un risque de contagion minimisé par Angela Merkel, mais encore redouté par de nombreux Etats.


La rédaction de TF1info

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