Donald Trump s’en prend à un magasin de luxe qui refuse de vendre les créations de sa fille Ivanka

par Hamza HIZZIR
Publié le 9 février 2017 à 13h54, mis à jour le 12 février 2017 à 15h10
Donald Trump s’en prend à un magasin de luxe qui refuse de vendre les créations de sa fille Ivanka
Source : Evan Vucci/AP/SIPA

PAPA POULE – Donald Trump, le président des Etats-Unis, s’est publiquement ému de la décision du groupe de grands magasins Nordstrom de retirer de ses rayons les articles de la marque créée par sa fille, Ivanka. Sans crainte du conflit d’intérêts.

Depuis son investiture, Donald Trump dispose de deux comptes Twitter. Le premier, à son nom (@realDonaldTrump), pour des messages plus personnels, et celui, beaucoup plus officiel, de la présidence américaine (@POTUS). Chose rare : le même tweet a été émis par les deux comptes ce jeudi. "Ma fille Ivanka a été traitée de manière si injuste par Nordstrom. C'est une personne géniale, qui me pousse toujours à faire le bon choix. Epouvantable !", a écrit le patriarche, juste après avoir prononcé un discours sur la sécurité intérieure devant l'association des shérifs américains. 

Président... mais d'abord papa

Ce n’est, certes, pas la première fois que le nouveau président des Etats-Unis s’en prend directement à une multinationale. Mais auparavant, concernant General Motors ou Ford, il s’agissait de mettre fin ou d'empêcher la délocalisation d'une ou plusieurs de leurs délocalisations, comme il l’avait promis durant sa campagne. Cette fois, c’est en tant que père qu’il est intervenu, sa prise de position faisant suite à la décision de Nordstrom, chaîne de magasins de luxe (350 magasins aux Etats-Unis et au Canada), de retirer de ses rayons les vêtements, chaussures et sacs de la marque Ivanka Trump... au risque de nourrir les soupçons de conflits d'intérêt, largement alimentés par le fait que son empire soit désormais géré par ses deux fils, Eric et Donald Jr.

Dès ce mardi, le groupe, semblant avoir anticipé le courroux présidentiel, avait publié un communiqué justifiant sa décision : "Au cours de l'année passée, spécialement au cours du second semestre 2016, les ventes de la marque ont régulièrement décliné au point que cela ne faisait plus sens économiquement de continuer. Nos décisions sont toujours prises en fonction de la performance de la marque."

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Sauf que l’argument de la sacro-sainte économie de marché n’a pas convaincu celui qui a bâti son empire grâce à elle. "Il y a très clairement des tentatives pour salir le nom (d'Ivanka Trump) en raison de mesures précises prises par son père, c’est inacceptable", a ainsi tempêté Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche. Pour en rajouter une couche, l'une des conseillères du président avait lançé ce vibrant appel sur Fox News : "C’est une ligne magnifique. Je déteste faire les courses mais je vais aller en acheter. Je possède moi-même de ces produits. Je vais faire de la publicité gratuite : allez tous en acheter aujourd’hui, vous pouvez en trouver en ligne !".

Résultat ? Un tollé. Les démocrates dénoncent une réaction "inapropriée", tandis que le Bureau pour l'éthique gouvernementale affirment sur Twitter être submergé d'appels de citoyens en colère.

Boycott contre boycott

En conséquence de quoi, les pro-Trump, à travers notamment le site ultra-conservateur The Gateway Pundit, ont lancé leur propre appel au boycott des entreprises jugées anti-Trump. Et des géants tels que Uber, New Balance, Pepsi ou Budweiser, craignent désormais de faire l’objet d’un boycott... Selon le New York Times, une autre enseigne, TJMax, a ordonné à ses employés de faire disparaître les articles Ivanka Trump de ses présentoirs. Au milieu de tout cela, à la guerre comme à la guerre, l’une des deux co-fondatrices de "Grab your Wallet" a félicité Nordstom pour la remontée de 4% de son action en bourse après sa décision. Sur Twitter, forcément.


Hamza HIZZIR

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