RÉACTIONS - Une bombe a explosé, ce dimanche pendant la messe vers 10 heures, au Caire, tuant au moins 23 personnes dans une église copte. En Egypte, les habitants sont sous le choc.
"J'ai vu le corps d'une femme, sans tête, se faire emporter. Tout le monde est en état de choc", confie un témoin à l'agence de presse AP. Vers 10 heures du matin, dimanche 11 décembre, dans l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, contiguë à la cathédrale copte Saint-Marc, au Caire, une bombe a explosé en pleine cérémonie religieuse . Au moins 23 personnes ont été tuées et 49 blessées. "Il y avait des enfants... Qu'est-ce qu'ils ont fait pour mériter ça ? J'aurais préféré mourir plutôt que de voir ça", explique cette habitante à AP. Selon les informations de François Hume-Ferkatadji, correspondant à LCI, Radio France et RFI, "la bombe a explosé du côté des femmes pendant la messe, six enfants seraient morts".
Selon la télévision d'Etat qui citait des responsables de la sécurité, la bombe était constituée de TNT. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier contre la communauté chrétienne dans un passé récent. Devant l'église, les habitants de la ville affluent pour montrer leur soutien, mais également, pour "donner leur sang".
Citizens rushing to scene to donate blood #egypt prosecution inside church.. we r trying to get in pic.twitter.com/ynijLXyFuk — Heba Farouk Mahfouz (@HebaFarooq) 11 décembre 2016
#LIVE Solidarity Protest in front of #Abbassiya Coptic Cathedral #Cairo #Egypt https://t.co/dIQ1xgmikZ Via @ElHady — Ana Mubasher (@Ana_Mubasher) 11 décembre 2016
Ayman, 21 ans, plombier, grosse larme au coin de l'oeil, «je ne comprend ce qui arrive à mon pays» #Egypte pic.twitter.com/T9IYtBjt61 — François Hume-Ferka (@EfaSheef) 11 décembre 2016
Sur les lieux du drame, la journaliste égyptienne Heba Farouk Mahfouz rencontre un Copte, présent à l'église lors de l'explosion, qui n'arrive pas à retrouver sa femme :
80 yo qelreny lost hos wife samiha, cant find body, "still missing" he was in mass #egypt pic.twitter.com/uLuTDRM3pn — Heba Farouk Mahfouz (@HebaFarooq) 11 décembre 2016
"Le sang des Égyptiens n'est pas bon marché"
A l'extérieur, un périmètre de sécurité a été installé par la police autour de l'église tandis que de nombreuses personnes y scandaient des slogans contre le terrorisme. "Dites au cheikh, dites au prêtre, le sang des Egyptiens n'est pas bon marché", "Ministre de l'Intérieur démission", ont-ils clamé. Quelque centaines de chrétiens se sont rendus sur place, certains pleurant, d'autres criant de rage, rapporte François Hume-Ferkatadji.
Coptes crient des chants et prières pr le respect des droits de la minorité. Environ 500 pers pic.twitter.com/1L9EM0uy1i — François Hume-Ferka (@EfaSheef) 11 décembre 2016
Comme l'explique Omar Elhady, un journaliste égyptien sur place, l'ambiance est "tendue entre Coptes et force de l'ordre".
أجواء متوترة بين متظاهرين أقباط غاضبين والشرطة أمام الكاتدرائية pic.twitter.com/jlyEo8LMPc — Omar Elhady 🇪🇬 (@ElHady) 11 décembre 2016
«Chrétiens, levez vos voix pour récupérer vos droits, la rue crie quand le sang des coptes est versé !» #Egypte pic.twitter.com/XtgAaIhVeA — Jenna Le Bras (@JennaLBs) 11 décembre 2016
St peters church now. Angry citizens , one tells sec we will fight them if u cant#Egypt pic.twitter.com/oF3F1OcbhD — Heba Farouk Mahfouz (@HebaFarooq) 11 décembre 2016
Cet homme demande aux policiers de rester calme, de ne pas tirer de lacrymo «nous ne sommes pas violents». pic.twitter.com/Zck8qh6lvR — François Hume-Ferka (@EfaSheef) 11 décembre 2016
Les coptes orthodoxes d'Egypte constituent la communauté chrétienne la plus importante du Moyen-Orient et l'une des plus anciennes. Ils ont fait l'objet de diverses attaques par le passé.
Le 8 mars 2011, 13 personnes ont été tuées lors d'affrontements entre musulmans et coptes dans le quartier déshérité de Mokattam au Caire, lors d'un rassemblement. Deux mois plus tard, d'autres heurts ont fait 12 morts et plus de 200 blessés toujours au Caire.