En visite au Kenya, Barack Obama plaide pour l'égalité des homos africains

Publié le 25 juillet 2015 à 19h03
En visite au Kenya, Barack Obama plaide pour l'égalité des homos africains

LGBT - "Je crois au principe selon lequel (...) l'Etat ne devrait discriminer personne sur la base de son orientation sexuelle", a affirmé le président américain, lors d'une conférence de presse samedi 25 juillet avec son homologue kényan.

C'est une plaidoirie pour les droits des homos qui fera date. En visite au Kenya, où il tenait une conférence de presse ce samedi 25 juillet avec son homologue kényan, Uhuru Kenyatta, le président américain, Barack Obama a fait la promotion des droits des homos africains – et surtout de leur droit à ne pas être discriminés. "J'ai été constant à travers toute l'Afrique là-dessus. Quand vous commencez à traiter les gens différemment parce qu'ils sont différents, vous vous engagez sur un terrain où la liberté s'érode", a affirmé le président américain dont le père était kényan. 

Et Obama d'ajouter : "Je crois que la loi doit traiter tous les gens de la même manière et qu'ils méritent de bénéficier de la même protection légale et que l'Etat ne devrait pas discriminer les personnes sur la base de leur orientation sexuelle." Avant de conclure : "L'Etat n'a pas à se mêler de la doctrine religieuse. L'Etat doit juste dire que la loi sera la même pour tout le monde. Et tous les autres peuvent avoir leur propre opinion." 

Une "diplomatie pro-gay"

Ce n'est pourtant pas la première fois que le président américain évoque la situation des homos africains. En juin 2013, lors d'une conférence de presse similaire avec son homologue sénégalais, Macky Sall, Barack Obama avait à demi-mot affirmé une position de tolérance similaire en réponse à la question d'une journaliste. Ce qui avait fortement déplu au président sénégalais, qui avait répliqué sur la peine de mort et réaffirmé que l'homosexualité ne serait pas dépénalisée dans son pays, où les gays et les lesbiennes sont susceptibles d'être condamnés à des peines de prison. 

Alors comment expliquer cette prise de position dans un continent où l'homophobie d'Etat est si virulente? Si la décision récente de la Cour suprême américaine , qui vient d'autoriser en juin dernier le mariage des couples homos sur tout le territoire des Etats-Unis, y est peut-être pour quelque chose, c'est aussi le visage d'une diplomatie Obama pro-gay qui est en train de se dessiner. Cette diplomatie a pu prendre forme cette année avec la nomination d'un ambassadeur américain pour les droits des personnes LGBT en février 2015, Randy Berry, diplomate ouvertement gay. 

Afrique, continent homophobe

Reste que l'Afrique est, à n'en pas douter, le continent où l'homophobie est la norme, et l'homosexualité persécutée. Plus de 35 pays (du Sénégal à l'Ouganda, en passant par la Tunisie, l'Angola, le Cameroun, la Tanzanie, le Maroc, etc.) font des relations entre personnes du même sexe des relations criminelles, punies d'amendes et de peines de prison, voire de la peine capitale (Mauritanie, Soudan, certains territoires de la Somalie). Et l'homophobie est multiforme, entre violences d'Etat ou violences sociales. 

"Taboue hier, [l'homosexualité] fait aujourd’hui partie du débat public. La parole se libère, pour le meilleur parfois, souvent pour le pire. Mais cela reste un premier pas vers la reconnaissance de ce qui n’est ni un crime ni une maladie", résumait à ce propos en février 2014 le magazine Jeune Afrique à l'occasion d'un dossier spécial intitulé "Homosexualité, politique, religion : l’Afrique, le continent homophobe ?". Mais la donne, comme le souhaite Barack Obama, peut toujours changer. Fin juin, le Mozambique a dépénalisé l'homosexualité sans faire de vagues. Preuve que l'Afrique peut aussi avancer sur ce sujet. 

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La rédaction de TF1info

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