Etats-Unis : le passé "d'infiltrée" d'Hillary Clinton

Publié le 30 décembre 2015 à 16h30
Etats-Unis : le passé "d'infiltrée" d'Hillary Clinton

FLASHBACK - A l'époque où elle était encore étudiante en droit, Hillary Clinton a travaillé aux côtés de la militante Marian Wright Edelman. Objectif : s'opposer aux politiques ségrégationnistes de certaines universités.

"Il y a quelque chose de profondément injuste quand les hommes noirs risquent plus de se faire arrêter et fouiller par la police, d'être accusés d'un délit et condamnés à des peines de prison plus longues que les hommes blancs". Le 1er décembre dernier, Hillary Clinton, en route pour la conquête de la Maison blanche, a tenu ce discours pour vilipender les inégalités devant la justice supportées les Américains de couleur. Un sujet particulièrement maitrisé par celle qui, quelques années plus tôt, avait travaillé sous couverture pour enquêter sur les politiques ségrégationnistes de certaines universités.

C’est ce qui ressort d’une longue enquête publiée récemment par le New York Times . Les faits remontent à 1972. Cette année, celle qui s’appelait encore Hillary Rodham, âgée de 24 ans, a contribué à prouver que l’administration Nixon ne faisait pas respecter l’interdiction du statut d’exonération fiscale pour les académies considérées comme étant "ségrégationnistes". En effet, 200 établissements privés avaient ouverts en quelques mois dans le sud du pays dans un seul but : échapper à un arrêt de la Cour suprême, rendu en 1969, obligeant les académies à pratiquer une politique d’intégration.

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"J'ai rempli mon rôle"

Pour le compte de Marian Wright Edelman, une militante des droits civiques, la future candidate démocrate s’est alors discrètement installée dans ville de Dothan, en Alabama, avec celui qui allait devenir son époux, Bill Clinton. Devant un conseiller d’orientation travaillant dans un établissement privé, la jeune femme a raconté que leur couple recherchait une école pour leur fils. "J’ai rempli mon rôle, posant des questions à propos du programme et de la composition du corps étudiant. On m’a assuré qu’aucun étudiant noir ne serait inscrit", s’est souvenu Hillary Clinton dans ses mémoires 2003. Un constat accablant, transmis dans la foulée à Marian Wright Edelman pour étayer son dossier contre l’administration Nixon.

Des décennies plus tard, les convictions d’Hillary Clinton semblent solidement ancrées. La démocrate a en effet rencontré ces derniers mois des membres du mouvement protestataire Black Lives Matter. Et elle a encore condamné au début du mois les lois votées depuis plusieurs années dans des Etats du Sud et qui requièrent la présentation d'une pièce d'identité pour voter. Une mesure qui, selon les associations et les démocrates, écarte principalement des électeurs noirs, trop pauvres ou trop éloignés des bureaux d'état civil.

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Thomas GUIEN

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