Homosexuels tchétchènes, Syrie, Marine Le Pen... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Macron et Poutine à Versailles

Publié le 29 mai 2017 à 18h52
Homosexuels tchétchènes, Syrie, Marine Le Pen... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Macron et Poutine à Versailles

DIPLOMATIE - Les deux dirigeants se sont rencontrés, pour la première fois, ce lundi à Versailles. Un tête-à-tête suivi d'une conférence de presse au cours de laquelle plusieurs sujets épineux ont été abordés.

Un "rapport de force". C'est ce qu'Emmanuel Macron s'était dit prêt à réserver à Vladimir Poutine, qu'il a reçu ce lundi à Versailles, qu'il s'agisse du dossier syrien ou de l'Ukraine. Une promesse qui s'est matérialisée durant une conférence de presse au cours de laquelle les deux hommes ont martelé leur volonté de travailler ensemble... tout en assumant leurs divergences.

Sur la Syrie, "une ligne rouge" côté français

Emmanuel Macron a ainsi mis en garde Vladimir Poutine contre les agissements de la Russie en Syrie : "J'ai indiqué qu'une ligne rouge très claire existe de notre côté : l'utilisation d'une arme chimique par qui que ce soit", ce qui fera "l'objet de représailles et d'une riposte immédiate de la part des Français", a déclaré le président. "Je veux, au-delà du travail que nous conduisons dans le cadre de la coalition, que nous puissions renforcer notre partenariat avec la Russie", a-t-il ajouté. 

Sur l'Ukraine, le souhait d'une "désescalade"

A l'heure où le conflit dans l'Est du pays est entré dans sa troisième année, Emmanuel Macron a expliqué avoir rappelé à Vladimir Poutine son souhait de parvenir à une "désescalade" de la violence en Ukraine. Et de développer : "Sur la situation en Ukraine, nous avons longuement parlé des différents points de détails et de mise en œuvre du processus dit de Minsk. Notre souhait, je crois pouvoir le dire sous le contrôle du président Poutine, c'est que dans les meilleurs délais puisse se tenir à nouveau un échange sous le format dit 'Normandie', réunissant Russie, Ukraine, France et Allemagne".

"Vous avez demandé comment les sanctions contre la Russie pourront aider à régler la crise dans l'est de l'Ukraine? Et voilà la réponse : aucunement! Luttez pour la suppression de toutes les restrictions dans l'économie mondiale", a déclaré M. Poutine. M. Macron a de son côté indiqué qu'il y aurait "une discussion" au "format Normandie" dans les "prochains jours ou semaines" pour éviter "une escalade" des tensions.

La "vigilance" d'Emmanuel Macron pour les homosexuels tchétchènes

Emmanuel Macron a assuré que son homologue avait pris des mesures sur la question de la répression des homosexuels en Tchétchénie. "Le président Poutine m'a (...) indiqué avoir pris plusieurs initiatives sur le sujet des personnes LGBT en Tchétchénie, avec des mesures visant à faire la vérité complète sur les activités des autorités locales et régler les sujets les plus sensibles", a déclaré le chef de l'Etat, promettant qu'il serait "constamment vigilant" sur la question.

"J'ai très précisément indiqué au président Poutine les attentes de la France", a-t-il aussi assuré à la presse à l'issue de son tête-à-tête avec son homologue russe, ajoutant avoir "convenu" avec lui "d'avoir un suivi extrêmement régulier ensemble" sur la question. Le chef de l’État français a "rappelé" au président russe "l'importance de sujets qui touchent nos valeurs et nos opinions publiques", ainsi que "l'importance pour la France du respect de toutes les personnes, les minorités et sensibilités".

La mise au point d'Emmanuel Macron vis-à-vis de médias russes

Interrogé sur son refus de laisser accéder Russia Today et Sputnik, deux médias russes, à sa campagne, le chef de l'Etat a réagi avec fermeté : "Russia Today et Sputnik ne sont pas comportés comme des organes de presse, mais comme des organes d'influence, de propagande et de propagande mensongère, ni plus ni moins", a assené le président de la République. Et d'ajouter : "J'ai toujours eu d'excellentes relations avec les journalistes étrangers. Encore faut-il que ce soient des journalistes."

Macron : "Russia Today et Spoutnik ont été des organes de propagande"Source : Sujet JT LCI
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Sur la visite de Marine Le Pen en Russie durant la campagne

Pour Vladimir Poutine, "Si Marine Le Pen a demandé à être accueillie, je ne vois pas pourquoi nous aurions dû lui refuser ce droit. Elle a toujours œuvré au développement de nos relations. (…)Cela ne veut pas dire que nous avons essayé d’influencer le résultat des élections françaises."


Thomas GUIEN

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