"Indigne", "glaçant", "poignant" : la Une de Libération sur l’attaque chimique en Syrie fait débat sur Twitter

Publié le 6 avril 2017 à 9h21
"Indigne", "glaçant", "poignant" : la Une de Libération sur l’attaque chimique en Syrie fait débat sur Twitter

VU DE TWITTER – Les réactions sont nombreuses, jeudi matin, après le choix iconographique de Libération pour illustrer son enquête sur l’attaque chimique présumée sur la ville syrienne de Khan Cheikhoun, qui a fait 86 morts dont 30 enfants. "Les enfants d’Assad", titre le quotidien sur une Une où s’affichent les corps sans vie, comme pétrifiés, d’enfants.

Debout face à sa chaise, elle tient en main deux photos des victimes de l’attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun, en Syrie. Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU, a frappé fort en intervenant lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité mercredi, menaçant d’une action unilatérale des Etats-Unis en cas d’échec de l’ONU sur la question syrienne. L’instant fait la Une ce jeudi de plusieurs quotidiens à travers le monde, dont le Wall Street Journal et le Jerusalem Post. En France, seul Libération fait sa Une ce matin sur cette attaque qui a fait 86 morts, dont 30 enfants.

Wall Street Journal
The Jerusalem Post

Le pire, c'est cette impuissance. Et cette honte. Sans fin.
Alexandra Schwartzbrod dans l'édito de "Libération"

Une Une qui reprend précisément l’une des photos présentée par Nikki Haley sur laquelle les corps sans vie de sept enfants, comme pétrifiés. "Les Enfants d'Assad", titre le quotidien qui publie ce jeudi une enquête affirmant que "le régime syrien est le responsable de l'attaque" perpétrée mardi. "Quoi qu'en disent Damas et Moscou, les témoignages pointent bien du doigt la responsabilité de Bachar al-Assad dans cette nouvelle tuerie. Une question se pose alors, cruciale : qu'ont fait les Russes qui, en 2013, s'étaient portés garants de la destruction des sites syriens d'armes chimiques ? Manifestement, ils n'ont pas fait le job. Par négligence ou volontairement? (...) Six ans que les enjeux de pouvoirs, les lâchetés et les impuissances bloquent tout espoir de sortie de ce conflit qui a fait plus de 400 000 morts (...) Le pire, c'est cette impuissance. Et cette honte. Sans fin", écrit Alexandra Schwartzbrod dans l'éditorial.

Une couverture qui, dès sa publication sur les réseaux sociaux jeudi soir, a évidemment suscité son flot de réactions. Des plus positives au plus réfractaires. Il y a les internautes qui sur Twitter jugeaient ce choix éditorial "honteux" et "irrespectueux". Bon nombre d'entre eux faisaient également le parallèle avec Marine Le Pen, objet d'une enquête pour "diffusion d'images violentes" après la publication de tweets contenant des photos d'exécution menées par Daech, dont celle du journaliste américain James Foley.

Un Guernica de 2017
@BriceDuthion sur Twitter

D'autres internautes saluaient le choix "insoutenable" mais à la fois "juste et terrible".

Dans la nuit, c'est Donald Trump qui s'est exprimé sur l'attaque de Khan Cheikhoun. Une attaque qui "a eu un énorme impact sur moi", a déclaré le président américain, affirmant que son "attitude vis-à-vis de la Syrie et d'Assad avait nettement changé". "De nombreuses lignes ont été franchies", a-t-il poursuivi, en référence à la "ligne rouge" que s'était fixée son prédécesseur Barack Obama. En ligne de mire ? La Russie.  Depuis le début du conflit en mars 2011, la Syrie divise les Occidentaux et les Russes, bloquant tout effort multilatéral pour mettre fin à une guerre qui a fait plus de 320.000 morts. Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson a prévenu qu'il était "temps que les Russes réfléchissent vraiment bien à la poursuite de leur soutien au régime 

Assad". Il est attendu à Moscou la semaine prochaine.


La rédaction de TF1info

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