La blague raciste de Beppe Grillo sur le nouveau maire de Londres passe mal

Publié le 17 mai 2016 à 15h45
La blague raciste de Beppe Grillo sur le nouveau maire de Londres passe mal

Le comique italien a ironisé sur l'arrivée à la mairie de Londres de Sadiq Khan. Une blague de mauvais goût dont son mouvement pourrait pâtir, à trois semaines des élections municipales.

La blague de trop pour Beppe Grillo ? L'emblématique leader du Mouvement 5 Etoiles (M5S), devenu en 2013 le second parti d'Italie, a déraillé ce week-end durant son "one-man-show". Celui qui a en effet repris le chemin de la scène s'en est pris au nouveau maire de Londres. Au risque de semer la discorde au sein de son mouvement, trois semaines avant les élections municipales italiennes.

Beppe Grillo a évoqué, dans un spectacle, le nouveau maire de Londres, Sadiq Khan, musulman et fils d'un migrant pakistanais : "Et je veux voir après quand il se fera sauter à Westminster..." Aussitôt, les commentaires ont fusé contre le comique, accusé d'alimenter les stéréotypes et l'extrême droite. "Un jour, Grillo est le garant des 5 Etoiles, le lendemain il est un simple comique qui fait des blagues racistes. Le M5S est plongé dans le chaos et en voici la preuve", a raillé Claudio Martini, un sénateur du Parti démocrate (PD, centre-gauche) au pouvoir.

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Grillo, intouchable au sein du M5S

Face aux critiques, les ténors du M5S ont gardé un silence gêné. D'une part, car la dernière bourde de Beppe Grillo tombe mal : dans trois semaines, le M5S peut espérer remporter la mairie de Rome, pour laquelle sa candidate Virginia Raggi est actuellement en tête des sondages avec environ 30% des intentions de vote. Mais surtout, car le comique semble intouchable au sein du mouvement qu'il a créé. Garant et juge suprême du M5S, c'est lui qui décrète les expulsions à travers son blog.

Pour combien de temps ? Même s'il ambitionne de ne plus se contenter de contester, le Mouvement qui avait déboulé en trombe dans la vie politique en remportant environ 25% des voix aux législatives de février 2013 semble plafonner. Pire il peine à convaincre... et à recruter. Ainsi sur les 1.368 communes concernées par les élections du 5 juin, le M5S ne présentera ses listes que dans 251, soit environ 18%, soulignait récemment le quotidien La Stampa.

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Thomas GUIEN

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