Le "Dôme de fer" israélien, comment ça marche ?

par Nicolas VANEL
Publié le 9 juillet 2014 à 13h54
Le "Dôme de fer" israélien, comment ça marche ?

TECHNOLOGIE - Des tirs de roquettes visant Tel-Aviv ont été à nouveau interceptés mercredi par le "Dôme de fer" de l'armée israélienne. Zoom sur ce dispositif ultra-perfectionné censé répondre à la menace armée en provenance de Gaza.

C'est le bouclier de l'Etat hébreu. Développé par la société israélienne d’armement Raphael, Iron Dome ("Dôme de fer") a la lourde de tâche de protéger les localités israéliennes des tirs en provenance notamment des territoires palestiniens. Essentiellement réparti dans les environs de la bande de Gaza, ce dispositif ultra-perfectionné est censé offrir un paravent contre les agressions aériennes extérieures, qu'il s'agisse de missiles, d'avions, d'hélicoptères ou de drones. Mercredi, le système de défense a une nouvelle fois montré son utilité en interceptant cinq roquettes qui visaient Tel-Aviv, à une soixantaine de kilomètres du nord de la bande de Gaza, a rapporté la radio militaire israélienne. La veille en revanche, le système a semble-t-il laissé passer un tir qui a endommagé un centre commercial d'Ashdod, à proximité de Gaza.

L'Iron Dome a été conçu pour intercepter en vol des tirs de courte portée de types roquettes ou obus sur un rayon de 70 kilomètres. Une réponse à l’augmentation et l'évolution de l'arsenal des groupes armés palestiniens, à commencer par le Hamas qui dispose de roquettes Kassam de fabrication artisanale mais également d'autres projectiles armés, dont des missiles Katioucha, de conception russe.

Des interceptions sélectives

La première batterie de missiles Iron Dome a été installée en mars 2011 dans la région de Beersheva, à l'est de la bande de Gaza. Depuis, plusieurs autres dispositifs comprenant un système de détection radar, un centre de logistique et un lanceur de 20 missiles ont été déployés. A l'aide de son radar, l'unité d'interception Iron Dome détecte les tirs ennemis, calcule la trajectoire de l'engin, évalue le risque en fonction du point d'impact estimé et déclenche le tir d'un missile Tamir. Celui-ci est capable d'adapter sa trajectoire en fonction du mouvement de sa cible. Mais les batteries ne tirent pas automatiquement de Tamir intercepteurs : en effet, si le système de contrôle estime que la roquette ou l'obus ne constitue pas une menace pour la population ou des bâtiments israéliens, l'Iron Dome laisse l'engin s'écraser en terrain vierge.

Un tri sélectif qui évite de "gaspiller" des missiles, dont le coût estimé oscille autour de 50.000 dollars pièce. Non négligeable, lorsqu'on sait qu'Israël a investi un milliard de dollars pour le développement et la production du projet dont l'efficacité reste sujette à caution. Si l'armée israélienne évoquait en 2012 un taux d'interception de 85%, des experts indépendants ont remis en doute ces résultats. Depuis, l'armée n'a pas communiqué de nouveau chiffre.


Nicolas VANEL

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